Page 38 - Transcriptions d'actes notariés - Tome 20 - 1682-1686
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d'ascendance anglaise, mai3 liées au paya de parents francisés : ee sont
les deux Sœurs Raizenne, membrea de la Congrégation de Nokre-Dame.
Un autre problème intéretisant, c'est le niveau social de ees reli-
gieusee. Nous avions alors au Canada une aristocratie ; eertes, c'était
une arisiocratie au petit pied, tirée plus ou moins récemment de la
roture, mais aristocratie quand même. Nous wons donc voulu savoir
si les filles de grandes familles enlraient iiidjfféremment daiis tel ou tel
eouvent. Or, en éiudiant l'origine des religieuses, nous nous sommes
trouvé en présence d'un fait resté jusqu'ici inaperçu : c'est l'Hôpital-
Général de Québec qui prend figure de eouvent * chic - de la Nouvelle-
France ; c'est dans ce monastère que les fiIles de grandee farniliee se don-
nent rendez-vous pour se consacrer à Dieu. Voici quel est le pnurcen-
tage aristocratique dea diversa Communautés à l'automne de 1160 :
religieuses filles de pourcentage
grandes familles aristo.
Hôpital-Génk~l de Quibec 22 13 59.1%
Hôtel-Dieu de Mon~réal 26 8 30.6%
Ur~iiilines de Québec 30 6 20 O/o
Hôpital-Général de Montréal 15 3 20 %
Ursuliiies des Trois-Rivières 15 - 13.3%
CJ
3
Hô~el-Dieu de Québec 26 - 11.6%
Con~ré~a de Notre-Dame 70 I 10 ";;,
tion
On voit doiic, par ct: tableau, que la Communauté de l'Hôpital~Géiié-
ral de Québec e~t eomposée cn grande panje de filles de grandes familles.
Son pourcentage élevé n'ab auivi que de loin par celui de l'Hôtel-Dieu
de Montréal. Comtnent expliquer ee pourcentage exceptiounel ? Si
les filles Re grandes familles viennent surtout à l'H6pital-Général de
Québec, ee ii'est pas parce que le régime y mt plus doux et plus facile
qu'aiileurs : c'est un cloître avec toute l'austérité de l'époque, c'est un
. .
asile riour les riauvres. ROUr les vieiIlarde. oour lei invalides et même
-
1
pour Ies fous. même ai les religieuses s'y oceupent aussi d'éducation. Ce
n'est pas, en tout cas, l'éducation qui nttire d'abord les filles de grandes
famille, puisque les 30 Ursuliiies de Québec n'en comptent que 6 et
surtout puisque, parmi les 70 religieuses de la Congrégation. on n'en
conipie que 7. C'est d'ailleurs la Congrégation dc Notre-Dame, non
cloi~rée et uiiiquement dévouée a l'éducatinn, qui fait le plus * peuple m.
La différence de la dot explique peut-être quelque eliose : pour eiitrcr
dans la Congrégaiioii, il suffit d'une dot de 2,000 livr~ ; il en faut 3.000
pour entrer dans un cloître : les filles du peuple pouvaient tout jusle
payer les 2,000 livres et préféraient donc la Congrégation ? Si cette
explication fait comprendre la marge qui existe entre 1'Hbpital-Général
de Québec et la Congrégation, elle ne vaut plus du LOU t quand nous com-
parons entre elles les Comnunautés cloitrées.
Notons, en tout cas, que 1'Hôpital.Général de Québec présente le
pourcentage ariatocratique de beaueoup le plus élevé. Et si L'on res-
treint la comparaison aux fille des chevaliers de Saint-Louis [la récom-
pense la plus haute que puissent recevoir nos niilitaires canadiens), cette