Page 62 - monseigneur
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                 rais mon bonnet. Mon cher père, ce sauvage, en
                 vous faisant pareil cadeau, se croirait très généreux
                 et il le serait en effet, si l'on considère sa pauvreté.
                 Le bonnet par lui-même aurait un certain prix i une
                 dame en France en aurait fait un précieux manchon.
                 Puis il faut croire qu'en' recevant le bonnet, vous
                 auriez aussi reçu tout ce qu'il contenait: je veux
                 parler de certaines richesses dont les habits et
                 surtout le bonnet des sauvages sont remplis (leurs
                 poux); et je crois que c'est une richesse dont ils
                 dounent plus que la dîme au missionnaire.
                     Adieu, chers parents, je vous embrasse tous de
                 tout mon cœur.





                     UNE PREUVE DE VÉBITABLE AMITIt 1
                 Au coure de son deuxième voyage en France, en 1867, MOMe1.. .
                     gneur G~andin a remarqué que aB jeune sœur portait des
                     toilettes un peu plu. rechercMe.. Il lu! fait part, en am!,
                     de Bea sentiments.

                     J'aurais bien aimé à te voir un peu en particulier
                 ~ Paris et je n'ai pu en trouver le moyen. Cependant,
                 bien cher sœur, j'ai besoin de te parler et je ne veux
  j              pas attendre plus longtemps. On comprend peu la
                 véritable amitié dans le monde; on prend pour des
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                 amis ceux qui nous flattent et, certes, la flatterie
                 n'est la preuve de l'amitié. L'amitié qui nous unit,
                 bien chère sœur, doit être mieux comprise que cela.
                 Elle doit être réellement et par conséquent sainte.

                      1 Lettre à sa sœur Mêlan!.. _ Autun, 11 aotlt 1867. oro
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