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66 MONSEIGNBUIl GilANDIN VOUS PAilLE •••
que par là tu augmenterais de beaucoup tes peines.
Si tu as tant à souffrir avec les saintes personnes
avec qui tu es, que serait-ce si tu étais chez les gens
du monde, qui ne pensent qu'à l'argent et qui, pour
la moindre indisposition, t'enverraient chercher une
place ailleurs. Et les exercices de piété, il te faudrait
tout abandonner; tant qu'à sortir, il te faut une
place dans le genre de la tienne et avec l'aide de Dieu
tu en pourras trouver; pour cela il faut prier, prier
beaucoup et consulter M. Sébaux et sœur Anne-
1 Marie. Peut-être qu'ils trouveront le moyen de faire
cesser les difficultés que tu éprouves; car tu ne
saurais croire combien je suis peiné de te voir obligée
de sortir de cette maison. Je ne puis oublier tout ce
que nous devons à la bonne Dame Françoise surtout.
Ainsi si tu voulais m'en croire, tu t'efforcerais d'y
passer encore le mois que nous allons commencer.
Il te faudrait bien le sanctifier, en supportant avec
beaucoup de résignation toutes les contrariétés qui
pourront t'arriver. Ce mois, comme tu le sais, est
consacré au Sacré-Cœur de Jésus j tu n'ignores pas
combien ce divin Cœur a eu de contrariétés à sup-
1 porter et cela pour nous. Il faut à ton tour lui con-
sacrer toutes les peines que tu as pendant ce mois;
et chaque fois que tu seras grondée, je t'engage à
l'offrir intérieurement à Dieu, de baiser amoureuse-
ment la croix de notre Sauveur, ne fût-ce que celle
de ton chapelet. Il faut aussi ne manquer jamais
de prier pour celle des religieuses qui te fera le plus
de peine; efforce-toi de mieux faire tes exercices
de piété que jamais, prie beaucoup celle qui console
les affligés et je suis convaincu que Dieu sera con-
tent de ta bonne volonté. De plus, il faut tâcher de