Page 67 - monseigneur

YlB CHB:trlBNNB 87

n'attribuer aucun tort à ces dames; n'accuse que
toi·même pendant ce mois et efforce-toi plus que
jamais de les contenter. Je ne crois pas non plus
qu'il soit bon de conter tes peines à tout le monde,
au lieu de les diminuer, tu ne pourrais que les aug-
menter; il te suffit d'en parler aux personnes que
je t'ai nommées. Il faut surtout bien dire tout au
bon Monsieur Sebaux, lui faire connaître tes torts
comme ceux, ou plutôt mieux que ceux des autres, et
faire absolument ce qu'il te dira. Mais il me semble,
chère Mélanie, que tu t'augmentes beaucoup tes
peines toi-même; ne te les exagère pas et même tâche
de les oublier entièrement. Net 'entretiens pas avec
tes peines, il vaut mieux chanter un cantique et mêm.e
une chanson que de t'amuser à penser à ce qu'on a
pu te dire de.pénible. Allons, vilaine gripie ne sois
donc pas si bête désormais. Je suis convaincu que
tu fais grosses comme des maisons des peines qui
'sont au plus grosses comme des noisettes.
•

SAVOIR FERMEH LES YEUX'

Notre neveu a besoin d'être encouragé. Il me
semble aussi, cher frère, qu'il serait bon de fermer
les yeux de temps en temps sur ses légèretés. Il y a
certains caractères qu'on ne peut corriger que peu
à peu et en quelque sorte par fractiQn. Je suis obligé
d'user de cette méthode avec de vieux missionnaires
et d'anciens religieux. On en a probablement usé ainsi
avec nous, et je crois qu'avec les neveux, il est bon
'Lettre A son frère l'abbé Jean. - Autun, Je 31 jumet
1373.-CFG ,