Page 61 - monseigneur
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DES PIUtIlES . .. ET UN BONNET 1
A cette époque et pendant nombre d'ann~es, les missionnairell
du Nord canadien ne pouvaient recevoir et exp~dier leur
courrier que deux fois l'an; l'~téJ par les berges de la
Compagnie de la Baie d'Hudsonj l'hiver) par un messager
sp6ei&I qui franehis9ait une distance de plue de 1 000 milles
A la raquette. Le Pêre GrBndin encourage ses parents
dans cet exil terrestre.
Soyez toujours sans inquiétude sur mon compte;
ce que Dieu garde est bien gardé. Je suis sur une
terre étrangère, mais celle que vous habitez, n'est
pas non plus notre véritable patrie. Notre patrie
est là où est notre père et vous savez qu'il est aux
Cieux. Vous vous plaignez tous, chers parents, de
ne pouvoir me voir, de n'avoir de mes nouvelles que
fort rarement. Prenons courage cependant, nous ne
serons pas toujours exilés; nous nous verrons dans
la patrie et alors nous serons sans crainte et sans
ennuis. Priez toujours pour moi; faites prier vos
petits enfants; qu'ils ne passent pas un jour sans
adresser pour nioi une petite prière à Marie, notre
commune Mère. Je fais la même chose pour vous
et de plus je fais prier mes sauvages. Priez vous-
mêmes aussi pour eux, car vous ne leur êtes point
étrangers. Un vieux me disait dernièrement: Oh 1
que je vQudrais bien voir ton vieux père 1 Pourquoi
voudrais-tu le voir, lui dis-je 7 Pour lui dire merci,
caril ne s'est point opposé à ton départ. Tu le verras
au ciel, Ini dis·je. C'eet vrai, mais je voudrais bien
le voir pendant ma vie. Si je le voyais, je lui donne-
1 Lettre & ... parents. _ Lac Attsbaokaw, 14 juin 1857.
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