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50 llONSBIGNBUR GR-lNDIN VOUS P-lRLB • ..
L'HDMME EST UN UVBE INCDMPLET 1
Cette lettre aclr.... ('abbé Augustin Grendin était aussi d...
tlnée • BOil autre neveu, l'abbé Vital. Les dlffleulUs inhé-
rentes au :rninistl\re saeerdotal Be rencontrent partout et
. loua des fonnes diverses. Monseigneur Grandin parle d'es.·
pérlenee des misèreB humaines.
Je ne sais, clier enfant, où cette lettre ira te
trouver; toi et ton frère serez-vous sans doute en
vacances, et où T Vous n'avez pas l'habitude d'être
stationnaires pendant ce saint temps. Ta dernière
lettre, cher Augustin, me fait comprendre que tu as
toi aussi tes difficultés et tes ennuis'; je le savais
1 d'avance, sanll me douter d'où ils provenaient.
Depuis longtemps, je suis dans la nécessité d'étudier
plus les hommes que les livres, et je trouve les
hommes qu'on peut appeler bons, même saints, beau·
1 coup plus incomplets que les bons livres en général.
Nous ne serons parfaits qu'au ciel, et nos imperfec-
tions réciproques forment la lime qui nous polit réci-
proquement et nous prépare au ciel. il y a souvent
de ces jugements faux qui semblent avoir pour mis-
sion de faire souffrir et de limer leurs frères; ils ne
souffrent pas le moins, mais j'avoue qu'ils ont une
triste mission. Le leur faire comprewire est chose
impossible. il faut les supporter tels qu'ils sont;
encore ils se croient victimes. En changeant de posi-
tions, chers enfants, vous n'aurez pas les mêmes
désagréments, les mêmes ennuis; mais vous en aurez
d'autres, comptez bien la dessus. Je trouve ici le
cher Père Lecoq, bien logé, bien aimé surtout de ses
chrétiens, malheureusement trop répandus. Sa pa-
l Lettre • son neveu l'abbé AuguBtln G. _ Cumberland,
le 19 juin 1884. _ CFG '