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RÉFLEXIONS SUR L4 VIE 45
vez faire du bien aux petites filles de la première
communion à Vernie, satisfaire votre piété en fai-
sant de magnifiques reposoirs dans différentes places.
et, avec tout cela, s'il arrive de temps en temps que
vous éprouviez un petit revers, une petite contra-
riété; s'il arrive que ceux que vous affectionnez ne
répondent pas absolument, suivant vos goûts, à votre
affection, vous voilà désolée, tourmentée, que sais-je,
vous vous crucifiez vous-même et parfois un peu les
autres. Que de peines vous vous seriez épargnées
dans votre vie, si pour l'affection qui, certes, vous est
bien due et je crois vous est bien rendue, vous aviez
été plus soumise et plus résignée. Supposé que vous
ayez raison, on vous manque gravement, on ne
répond point à votre bon cœur; et chère cousine, pré-
tendez-vous aller au Ciel en carosse , Notre divin
Sauveur avait un cœur,vous ne le nierez pas, bien
plus affectueux que le vôtre; cependant comment a-t-
il été payé, je ne dirai pas de Judas, mais de Saint
Pierre et de tl\Jlt d'autres' Votre cœur vous fait
souffrir, ce n'est pas un mal; autrement vous pour-
riez croire que le bonheur peut être ki-bas. Ce n'est
qu'au ciel, chère cousine, qu'il sera satisfait; il est
trop grand pour que votre époux, vos enfants et
petits enfants, sans excepter l'évêque de Saint-
Albert, puissent le satisfaire; il lui faut, ni plus .ni
moins, Dieu lui-même et Dieu seul; ne cherchez pas
ailleurs de quoi le remplir.