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44      MONSEIGNEUR GB4NDIN VOUS P4RLJe .••

                quitter. Ma vie est une vie de séparations conti-
                nuelles. Si je vais en France, je suis l'occasion de
                fêtes de famille qui me rendent bien heureux, mais
                qui malheureusement finissent. Si j'ai la consola-
                tion de revoir ceux que j'aime, c'est pour avoir la
                douleur de m'en séparer. Dans nos missions même
                je dois souffrir de ces séparations, quand je visite
                nos pauvres missionnaires. Après avoir passé quel-
                ques jours de bonheur avec eux, partageant leur pau-
                vreté, les appauvrissant même, il me faut les quitter,
                les laisser dans la misère souvent, ce qui m'est plus
                pénible que de supporter les misères moi-même.



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                           LA. VRAIE JOIE DU I:OEUB l

                     Quoique vous en disiez, chère Cousine, je V'Ous
                trouve vraiment bien heureuse; quelle mère peut
                vous le disputer en bonheur' Vous me parlez de
                l'amour que vous porte votre charmante petite Mar-
                guerite et vous ajoutez: pourvu que cela dure 1 Et
                pourquoi cela ne durerait-il pas' Chère cousine, j'ai
                l'habitude d'être franc avec vous; je n'en suis pas
                plus aimable, mais qu'importe, je veux encore vous
                dire cela. Le bon Dieu vous a fait une position
                unique; vous avez, on peut dire, toutes les joies de la
                famille, sans compter celles de la fortune; vous pou-

                     1 Lettre à une eousine. _ St-Albert. le 18 novembre 1876.
                -  (Série: Copies-lettres, v. 26, POBtulation, Rome).
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