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18 MONSEIGNEUR GRANDIN VOUS PARLE • •.
l'!le à la Crosse. Que se passe-t-il' Les communica-
tions ne sont point rapides; le courrier n'arrive que
deux fois l'an. A l'été 1858, l'énigme se résoud. Le
Père Grandin apprend, que le 11 décembre précé-
dent, il a été no=é Évêque de Satala et coadjuteur
de St-Boniface. Il n'avait que 28 ans.
. Évêque 1 Est-ce possible' Il y a six ans à
peine, il était refusé aux Missions Étrangères, com-
me inapte aux missions de Chine. Et le voilà appelé
par le Pape à la plénitude du sacerdoce, lui, le berger
d'aatrefois, le c pauvre gars Grandin,., le sensible,
le c trop timide,.. Il se récuse, il plaide, il supplie.
Mais le Supérieur Général des Oblats, Mgr de Maze-
nod, qni a suggéré sa nomination et veut le sacrer
lui-même à Marseille, lui intime l'ordre de s'exé-
cuter: c Venez de suite et n'attendez pas que je sois
mort pour obéir à mes ordres ,.. . t
Le 30 novembre 1859, Monseigneur Grandin re-
cevait l'onction des mains du vieux prélat, en pré-
eence de quelques-uns des membres de sa famille, de
J eaIl( de Mélanie, et de son protecteur et père, c Mon
bon Monsieur Sébaux ,..
c Infirma mundi elegit Deus,.: c'est la devise
qu'il se choisit. Ses armoiries: un roseau penché
voisinant avec l'emblême de sa Congrégation. Rien
de plus simple. c J'ai voulu qu'elles eussent pour
moi une signification; je crois avoir réussi, parce
qu'il me semble y voir toute mon histoire." N'était-
ce pas là le résumé de sa brève existence. C'est le
texte de Saint Paul, c Dieu choisit les faibles,., qui
avait déci'dé sa vocation. Berger, fils de pauvres,
c éduqué par charité et prêtre par charité,., n'avait-il
pas tout ce qu'il faut pour être l'élu du Seignenr 1