Page 22 - monseigneur
P. 22
22 MONSEIGNEUR GR.J.NDIN VOUS P.J.RLE •.•
Au début de 1902, la maladie qui, depuis de lon-
gues années faisait son œuvre, connut une recrudes-
cence. L'Évêque garda la chambre; puis s'alita.
C'était la fin. «C'est à la mort d'un saint que nous
assistons:t. Ces impressions de Mgr Legal, résument
bien la carrière du disparu. Toute sa vie, Mgr Gran-
din était mort à lui-même, pour ne vivre qu'en Dieu et
pour Dieu. Il avait soif des âmes: «J'ai eu la dou-
leur de constater bien des fois que de pauvres âmes
se perdaient, parce que les missionnaires man-
quaient ... tandis que chez les peuplades les plus
reculées il ne se perdait pas une peau de martre, pas
une queue de loup :t.
Pendant nn demi-siècle, il s'était sacrifié totale-
ment pour le salut de ses âmes. Je regrette de ne
pouvoir citer ici, en entier, le texte de son Testament.
Il révèle le cœur de l 'apôtre. Mgr Grandin y rend
hommage à la Congrégation des Oblats, sa Mère, et
à ceux et celles qui l'ont secondé. «Je reconnais
avoir bien des défauts, mais je crois pouvoir affir-
mer que je ne suis pas ingrat. L'ingratitude est ce-
pendant toute la récompense que les missionnaires
et les congrégations peuvent espérer ici-bas; c'est
tout ce que nous pouvons attendre de nos pauvres
sauvages et de trop de chrétiens de qui nous serions
en droit d'espérer mieux. Mais je ne puis supposer
que le diocèse de Saint-Albert se tournera jamais
contre ceux qui l'ont fondé au prix de tant de sacri-
fices :t.
Après avoir rappelé le souvenir de ses bienfai-
teurs, Mgr Sébaux, son frère Jean,.la «Carmélite:t
Anne-Marie, il continue: