Page 19 - monseigneur
P. 19
B8QUI88B BIOGB.4.PHIQUB 19
.. Le bon Dieu doit connaître ma faiblesse. Pourquoi
me choisit-il f .. , Je ne me découragerai pas, car
j'espère qu'en m'imposant cette dignité, il me don-
nera la force de la porter :t.
On retrouve bientôt le jeune Évêque dans ses
missions du Grand-Nord. Il s'y dépense, de 1861 à
1864, à jeter les fondements d'un nouveau vicariat:
l'Athabaskaw-MacKenzîe. Vie de misère incroyable 1
Il rencontre sur son chemin ses compagnons d'autre-
fois: le froid, la famine, la solitude, les moustiques.
Les voyages l'épouvantent. Plus d'une fois, il faillit
périr. Et ce sont des peines plus cuisantes: la dé-
chéance des tribus indiennes, mais surtout l'opposi-
tion du protestantisme et celle, plus sournoise, des
employés de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Et
quelle pauvreté 1 A un moment, il n'aura pour tout
vêtement qu'une soutane verdie, rapiécée, et deux
chemises en lambeaux. Il devra quêter du papier
pour ses lettres.
En remettant l'administration de ce territoire
au nouveau titulaire, Mgr Faraud, il pourra écrire:
.. Je reste d'autant plus attaché à ces missions que
j 'y ai plus souffert ».
De retour à l'île à la Crosse, sa résidence épis-
copale, Mgr Grandin ne trouve pas une vie plus
facile. Il a la direction d'un territoire deux fois
grand comme la France. Les épreuves le harcèlent.
C'est le dénuement du Lac Caribou, la maladie, la
pauvreté toujours. Et en 1867, l'incendie réduit en
cendres sa belle mission de l'île à la Crosse.
L'Évêque s'achemine alors vers la France pour
chercher du secours, et, en même temps, assister au
Chapitre général de sa Congrégation. Il en revient