Page 20 - monseigneur

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avec une croix plus lourde. Au lieu d'être ~i~ple
coadjuteur de Saint-Boniface, il deviendra eveque
titulaire. On lui confie le nouveau diocèse de Saint-
Albert, créé officiellement le 22 septembre 1871.
Sa position est loin d'être rose. L'Ouest vient
d'être annexé à la nouvelle Confédération canadien-
ne. Les résultats ne sont pas lents à venir. Par va-
gues successives, l'immigration blanche amène ici,
avec de bons éléments, une population cosmopolite,
l'écume de l'étranger, l'immoralité, le commerce des
boissons enivrantes. De lenr côté, les ministres pro-
testants, bien pourvus' de fonds, redoublent leurs
efforts. Pour leur tenir tête, Mgr Grandin ne peut
compter que sur le dévouement d'une quinzaine de
missionnaires. Pas un sou en caisse 1 Tous vivent
au jour le jour, avec les allocations de la Propagation
de la Foi de Lyon èt Paris, les aumônes de France et
du Québec, et les honoraires de messes. Avec cela,
il faut non seulement maintenir et développer les
anciennes missions indisnnes, mais subvenir aux be-
soins que crée la civilisation nouvelle: fondations de
paroisses, d'écoles, d'hôpitaux, etc. Que de fois, sur-
montant ses répugnances, il prit la route pour men-
dier et mendier enCQre ...
Mais un mal plus grave laisse paraître ses symp-
tômes: le fanatisme gouvernemental. C'est la ronde
.des c promesses:. et des belles paroles pour sauver
la face. De fait, les gouvernants mènent sans relâ-
che la lutte contre la religion et l'école. Jusqu'à sa
mort, l'J1Jvêque devra se battre pour sauver l'une et
l'autre.
Et ses chers Indiens 1 TI sera toujours A leur
côté pour les défendre contre l'envahisseur, contre