Page 150 - monseigneur
P. 150
1
t
,
150 MONSEiGNEUR GRANDiN VOUS PARLE ...
i
bienheureux Grignon de Montfort redoutait l'insue- 1
eès d'une mission parce que, contre l'habitude ordi-
naire, les croix et les tribulations avaient manqué. t
Les saints savent apprécier les croix et les regardent t
comme des bénédictions. Le fait est que j'ai très (
souvent reconnu que les événements qui m'ont par- i
r
fois fait le plus de peine sont CeUX qui out le plus ,
,
tourné à mon avantage. Voyons l'action de Dieu en
tout, ou au moins sa permission; il s'entend pour
tirer le bien du mal.
MISÈIlES HUMAINES ET ArnON DIVINE 1
Son neveu a quelque chagrin à quitter le milieu où il lJ8 dé-
vouait. L'tvêque lui expose les raisons qu'il a de ne pas
s'affliger.
Hier soir seulement, j'ai reçu des lettres de ton
frère et j'ai appris ton éloignement de Sainte-Croix
et ton transfert à Versailles. Je m'en afflige pour
m'associer à tes peines et à celles de la famille; mais
ma peine est-bien mitigée, car ma conviction c'est que
le bon Dieu est en eela, que c'est pour ton bien; tu !
le comprendras plus tard. Lorsque David, fuyant 1
1
devant Absalon, est insulté et maltraité par un parent ,
do Saül, il ne s'en prend pas à Sémei, mais à Dieu
qui lui a commandé de maudire David. Ma conviction
est que Dieu en a agi avec toi par pure miséricqrde.
Quo la jalousie ou, si tu veux, les mallvaises inten-
tions y soient pour quelque chose, peut-être même
pour tout, c'est ainsi que le bon Dieu montre son
1 Lettre à $On neveu l'abbE Augulltin G. _ St-Boniface, le
1er novembre 1887. CFG