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que je n'ai pas connu. Elle était aussi la tante de Mgr Cour-
chesne, futur évêque de Rimouski. Dans le temps, il était au
Séminaire de Nicolet, comme professeur. Dans les vacances,
qu'il venait passer chez sa tante, mon frère, alors étudiant au
séminaire, allait lui servir sa messe, qu'il disait à l'île voisine
(île Notre-Dame). Après la messe, il revenait souvent avec
mon frère; ma mère leur servait le déjeuner dans la grand-
maison. C'est ainsi que nous l'avons bien connu. On ne pou-
vait trouver homme plus sympathique; ma mère aimait bien
le recevoir et il se plaisait à parler avec nous.
Le plus âgé de mes élèves, Joseph Sarrasin, avait douze
ans. Sa grand-mère, la bonne femme Sylvestre, est venue me
prévenir qu'il était malcommode, un peu dur à cuire. J'étais
peureuse, mais pour l'enseignement, comme j'aimais ça,
j'aimais aussi ne pas m'en laisser imposer. J'ai dit à la
grand-mère: «Ne craignez rien, ça va bien aller. »En effet,
j'ai fait confiance à mon Jos. Il était intelligent et ça n'a pas
été difficile de m'en faire un ami. Il apprenait bien et pouvait
tout faire pour moi. Des autres élèves, il y avait deux filles
Despins, dont une était très jolie et intelligente. L'autre était
moins douée mais c'était du bon monde. Le jeune Despins
était joli garçon et doux comme une fille. Les deux nièces de
ma belle-soeur étaient rieuses et douées aussi pour les études.
Ma première année a été un succès. L'année suivante (j'ai
honte de l'écrire), j'aimais un peu trop à lire... et mes succès
n'ont pas été aussi satisfaisants. Les années suivantes, pendant
deux ans et demi, j'ai remplacé ma belle-soeur au Petit Che-
nai!. L'école, qui était rebâtie à gauche de chez ma soeur,
avait deux étages. Les grands en bas et les petits en haut. Une
MUe Robidas du village enseignait aux petits. J'ai eu toutes
sortes d'enfants dans ma classe. Des Yerville du bout du rang,
des gars de talent, dont Marcel, qui apprenait bien, avait les
yeux clairs et était turbulent. Le plus jeune Verville a fait son
cours à Nicolet et est franciscain. Ce jeune Verville était
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