Page 127 - monseigneur
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Premières cabanes de pêche sur la rivière Saint-François. en 1894, de l'autre côté
de la petite île Saint-Jean en face de chez nous. Chaque pêcheur avait sa cabane à
lui. Elles étaient démontables, mais installées à demeure, excepté à l'eau haute
du printemps où chaque propriétaire la rapportait à sa maison privée.
de la vaisselle, ce qui mettait ma soeur en bibitte (colère) !
Au couvent, je n'ai pas mené grand bruit. Ma deuxième
année, j'ai été demi-pensionnaire, c'est-à-dire que je couchais
au couvent. Je n'ai jamais mangé là. Je n'ai donc rien à dire
sur le chiard (fricassée) de ces institutions. J'accompagnais
souvent la soeur qui faisait faire la sortie quotidienne aux pen-
sionnaires. Elle n'était pas jolie, mais pieuse et très sympa-
thique. Comme à l'accoutumée, je parlais peu; elle me fai-
sait certaines confidences. On disait, au couvent, que c'était
une veuve et qu'elle avait deux petits garçons. Mais c'était des
on-dit; je ne le sais pas. La supérieure était assez altière,
quoique bonne et juste. Les autres soeurs étaient de belles
femmes. Ces religieuses venaient d'Ottawa. Il y avait quel-
ques élèves qui venaient d'Ottawa aussi. Je pense que c'était
des filles d'amies de la supérieure, soeur Saint-Émile, dont
deux Mlles Labelle, de jolies filles, Véronique Gravel, une
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