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NOTRE COMMUNAUTÉ, NOS INSTITUTIONS
L’Institut Jeanne-d’Arc : un lieu de rencontre
hospitalier
Les institutions religieuses étaient bien souvent des
milieux fermés et peu accessibles, mais, au cœur de la
basse-ville d’Ottawa, l’Institut Jeanne-d’Arc était non
seulement une maison d’enseignement, mais aussi une
véritable oasis animée de multiples activités sociales
et culturelles. Dès 1920, l’institut était un point de
rencontre des dames auxiliaires qui, au profit de la
maison, organisaient des parties de cartes, des bazars,
des soupers de charité, des concerts et des conférences.
Ce bénévolat attirait des personnes influentes comme
lady Laurier, épouse du premier ministre du Canada
et la femme de l’ambassadeur de France, la comtesse
Robert de Dampierre. Dans le temps des Fêtes, une
soixantaine de paniers de Noël étaient destinés à une
soixantaine de familles nécessiteuses et faisaient la joie
de plus de deux cents enfants. À la gare Union, sœur Saint-Paul, Rollande Chartrand (debout) et sa sœur
Germaine, vers 1942. Collection de Jean Delisle.
L’Institut Jeanne-d’Arc était une institution unique
à Ottawa. Sa fondatrice désirait, cependant, que
son institut vive au diapason de la société qu’il
desservait : ses pensionnaires, ses élèves, ses amis
et ses visiteurs, mais aussi toute la population, y
compris les cercles plus restreints du monde religieux,
artistique, politique et diplomatique. Ainsi, lors des
funérailles de l’archevêque Joseph-Médard Émard
en 1927, on y a servi le déjeuner à 250 membres du
clergé, dont 23 évêques. En 1948, lors de l’élection
du premier ministre Louis S. St. Laurent, l’institut a
reçu les ambassadeurs de France, d’Italie, de Cuba, de
Grèce, d’Australie, le consul d’Haïti et 300 personnes
du monde diplomatique, judiciaire et politique. Le
cardinal Paul-Émile Léger, le délégué apostolique
M Giovanni Panico ou des ambassadeurs de France
gr
comptent parmi les nombreux visiteurs occasionnels Sœur Saint-Paul, à la gare Union, Ottawa, décembre 1942.
que l’institut a accueillis.
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, l’Institut
Jeanne-d’Arc a fondé la Société de secours aux réfugiés
français d’Angleterre, en collaboration avec la Croix-
Rouge de Londres. Ce service a inspiré une centaine
de volontaires à Ottawa, Vancouver, Edmonton, Prince
Albert, Saint-Boniface, Winnipeg, Hamilton, Toronto
et Montréal. De 1940 à 1945, la salle de réception de
l’institut a été le centre de préparation et d’expédition
des dons recueillis par l’œuvre du secours de guerre.
Son Altesse Royale la princesse Alice, épouse du
gouverneur général le comte d’Athlone, est venue
prêter main-forte aux bénévoles. Pendant cette période
de crise et de déplacement des populations, le Bureau La princesse Alice rend visite au bazar organisé par les sœurs pour
venir au secours des soldats lors de la Seconde Guerre mondiale, le
15 novembre 1944.
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