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NOTRE COMMUNAUTÉ, NOS INSTITUTIONS



              Mère Marie Thomas d’Aquin


              Profil d’une femme aux multiples talents


              Son œuvre

              Mère Marie Thomas d’Aquin a été la supérieure
              de la congrégation depuis sa fondation jusqu’en
              1943, puis elle a poursuivi son enseignement
              jusqu’à un âge avancé.

              Parallèlement à ses tâches administratives,
              elle s’est fait connaître dans la capitale comme
              écrivaine et poète. Dessinatrice et peintre à
              ses heures, elle s’est improvisée dessinatrice-
              architecte lors de l’élaboration des plans et devis
              de la Maison Jeanne-d’Arc, construite en 1934 au
              360, avenue Kenwood, à Ottawa. Cette maison
              a été successivement une école primaire (un
              pensionnat de 1934 à 1954, un externat de 1954 à
              1991), une maison-mère, un noviciat, une maison
              généralice et une infirmerie.


              Rédactrice de la Revue Jeanne d’Arc (1914 à
              1957), c’est sous le pseudonyme de Marie Sylvia
              que mère Marie Thomas d’Aquin publie ses
              recueils de poésie, dont Vers le bien (1916), Vers
              le beau (1924), Vers le vrai (1928) et Reflets
              d’opales (1945). Membre de la Société des auteurs
              canadiens et de la Société des poètes canadiens-
              français, elle a été lauréate du concours de cette
              société en 1926 et récipiendaire de la médaille
              de vermeil de l’Académie française en 1932. Elle
              a été nommée officier d’Académie (aujourd’hui
              l’Ordre des palmes académiques), en 1927, et
              chevalier de la Légion d’honneur en 1956.

              Son esprit et son legs

              Sa longue vie a été marquée par un immense effort de libération et d’une aspiration vers la plénitude par le
              travail et la ténacité. Véritable visionnaire née pour faire tomber les barrières, mère Marie Thomas d’Aquin
              a su transmettre à sa communauté son sens de l’hospitalité évangélique du Christ. Sa maison était ouverte
              à tous. Elle accueillait tout le monde sans distinction de race, de nationalité, d’état civil, de statut social, de
              sexe, de langue, de culture ou de religion. Cette femme avant-gardiste ne s’est jamais laissée abattre par les
              incompréhensions, la critique, l’isolement et les préjugés, même de la part de religieux.


              Mère Marie Thomas d’Aquin a rendu l’âme à Ottawa le 17 mars 1963, à l’âge de 85 ans. Le journaliste Jean-
              Raymond St-Cyr a publié à son sujet dans Le Droit un vibrant éloge, qui se terminait ainsi : « Une grande
              dame est passée dans nos murs, laissant la porte entrouverte pour que sa mission continue ». L’œuvre
              d’une vie ne s’efface pas. L’esprit et le charisme de cette femme exceptionnelle font désormais partie
              intégrante de l’âme d’Ottawa.



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