Page 417 - Annuaire Statistique Québec - 1918
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376                 LA COLONISATION DE LA
               La liste civile ne formait cependant qu'une partie des dépenses.
          La dépense totale, de 1817 à 1820 inclusivement, se répartissait ainsi:
          en 1817, y compris les arrérages, E252,755-19-2%:; en 1818, E96,904-
          17-6~; en 1819, E93,992-o-7~; en 1820, E73,924-17-6, soit un total
          de E517,577-14-1O%:.
               Le montant entier dépensé pendant les mêmes années en vertu
          des lois de la Province se montait à E303,880-1-8~, et celui dépensé
          en vertu d'appropriations spéciales, s'élevait à EI34,520, en tout E438,-
          390-4-7~.
               Le revenu, pendant les années de 1817 à 1820, inclusivement,
          avait été de E430,280-5-10%: soit E93,903-7-4}~, collectés en vertu
          des actes du parlement impérial, et E336,376-5-1O%:, en vertu des actes
          du parlement provincial.   La dépense avait donc excédé le revenu de
          E87,297-9-0, et les appropriations légales de E79,187-1O-3.
              En 1821, la dépense s'éleva à E95,626-14-1, le revenu, à E86,349, les
          appropriations légales, à ,f:63,133-13-11~.  (7).
              Comme nous l'avons déjà dit, ces appropriations légales couvraient
          les dépenses faites pour le bien général de la Province, mais non celles de
          la liste civile.
              Sans s'occuper de ce que, à partir de 1818, aucune liste des dépenses
          ne devait être payée sans avoir été approuvée par la Chambre d'Assem-
          blée, les gouverneurs avaient continué à solder la liste civile et les autres
          dépenses par des mandats tirés sur le receveur-général, à l'insu de la
          Chambre.    Ils avaient ainsi avancé, au-delà des appropriations, et sur
          leur responsabilité personnelle, jusqu'au premier novembre 1822, Une
          somme d'environ E70,000.    D'un autre côté, il restait encore à la dispo-
         sition de la Législature à cette même date, une somme de EI92,426-16-
          3%, provenant du revenu des actes provinciaux, mais cette somme était
         bien inférieure à ce qu'elle aurait da être, car les gouverneurs avaient
          continué à y puiser à pleines mains, pour ne pas trop charger la caisse
         militaire (8). La situation devenait embarrassante pour lord Dalhousie.
         C'est alors qu'il annonça aux députés (6 février 1822) qu'il ne ferait plus
         d'avances ultérieures, mais qu'il se servirait des revenus provenant des
         actes impériaux pour défrayer les dépenses du gouvernement civil et de
         l'administration de la justice.  Quant aux autres dépenses, il déclara
         tout simplement qu'elles ne seraient pas payées si l'Assemblée ne votait
         pas les subsides nécessaires (9).
              Entre temps lord Dalhousie faisait ses doléances à lord Bathurst;
         il lui racontait les embarras que lui causait le refus de l'Assemblée de
         voter la liste civile. La Chambre refusait même de renouveler les Actes du
         revenu 53 Geo. V, c. 2 et 55 Geo. III, c. 3 expirés l'année précédente.
         Il croyait cependant avoir trouvé un moyen de résoudre les difficultés
         où il se trouvait.  (10) Nous allons voir en quoi consistait cet expédient.


             (7) Journal de la Chambre d'Assembl6e 1823, Appendice F,
             (8) Journal de la Çhambre d'Assembl6e, 1823.  Appendice F.
             (9) Journal de la Chambre d'Assemblée, 1821-22, p. 156,
             (10) Dalho= sie fi Bathurst (no 92) 16 juin 1822. Ar. Cano Q161-218.
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