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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE                            75
    en dépit des épidémies, de la petite vérole, qui fait tout près de 2000
    victimes en 1733, (1) en dépit de la course des bois, de l'établissement
    de la Louisiane (2).

                                   La Culture

         Non seulement la population augmente, l'agriculture fait aussi
    de grands progrès.   La paix et la tranquilité qui règnent dans la colonie
    permettent aux habitants de pousser vigoureusement le défrichement
    des terres nouvelles.  Le recensement de 1706 donnait 43,671 arpents
    de terre en culture; celui de 1734 donne 163,111 arpents en culture et
    17,657 en pâturage (3) ce qui fait un total de 180,768 arpents de terre
    défrichés.
         Le nombre de bestiaux avait considérablement augmenté, en 1706
    on comptait dans la colonie 1872 chevaux, 14,191 bêtes à cornes et 1820
    moutons; le recensement de 1734 mentionne 5,056 chevaux, 33,179
    bêtes à cornes, 19,815 moutons et 23,646 cochons.
         Le ministre fait remarquer au gouverneur et à l'intendant que les
    habitants semblent s'adonner plus à l'élevage des chevaux que des bes-
     tiaux; "cela a l'effet, dit-il, de leur faire abandonner l'usage des raquettes,
     leur enlève la vigueur qu'avaient autrefois leurs pères".     Il charge
     Beauharnais et Hocquart d'examiner s'il ne conviendrait pas d'imposer
    un droit annuel d'un minot de blé par cheval (4).     Ceux-ci répondent
    que le pays peut certainement nourrir uri plus grand nombre de bêtes
    à cornes; ce qui empêche les habitants d'en élever davantage, c'est le
    manque de bras pour faire les semences et les récoltes, c'est surtout le
    bas prix qu'ils retirent de la vente de leurs bestiaux.    La viande ne
    vaut que trois sous et six deniers la livre et une paire de bœufs se vend
    de 120 à 140 livres. Quant aux chevaux les habitants ne peuvent s'en
    passer, ils en ont besoin pour transporter le bois de chauffage, faire leurs
    labours et les travaux des champs; s'il y en a trop dans la colonie, le
    moyen le plus pratique d'en diminuer le nombre, c'est de les vendre dans


    L'Islet, Les Aulnays, St-Denis  ,  .  239  Varennes  "             .  272
    Grand et Petit Kamouraska     .  320  Boucherville.. ,             . 1,027
    La Bouteillerie             , ' ..  302  Chambly, Cournoyer, St-Denis.. '" '" .,  .  152
    Islet du Portage, Rivière-du-Loup, L'Isle  Prairie de la Madeleine, St-Lambert, Sault
      Verte, Rivière  des Trois-Pistoles, St-  Ste-Marie.. ' .. ,  '" '"  ,  . 1,290
      Barnabé ou Rimouski ... , , .. , .... , ....  227  Châteauguay, Isle Perrot, Isle St-Paul, Isle
                                           aux Hérons, .. ,            .  345
              Total. ... ' ....•............................................ .42,701
         (4)-8,001 à, Québec,  808 à Trois-Rivières, 4,000 à Montréal et 42,200 dans les paroisses
    rurales.  Recencement du Canada 1870-71.  Vol. IV, p. 61.

         (1)-Lettres de la Mère Duplessis de Ste-Hélène, Revue canadienne Tom. XII, p. 187. Hoc-
    quart au Ministre, 3 octobre, 1733, A.C.C.G., Vol. 60, Fol. 37.
         (2)-D'après le mémoire déjà cité page 49, et dont un résumé se trouve  dans le rapport
    de 1905 sur les archives canadiennes, Vol. 1er, p. 460, il y avait li la Louisiane en 1756, une popu-
    lation de 4,000 âmes, composée en grande partie de Canadiens venus de Québec par l'Ohio et Détroit.
         -Le fort Pontchartrain ou Détroit compte en 1750 une population de 400 habitants. A. C.
    Série G. Recensement du Canada, 1685, 1750.  Vol. 461.
         (3)-Recensement du Canada, 1870-71, Vol. IV.
         (4)-22 mai 1741, A. C., Reg. Dép. Canada, Vol. 55, Fol. 537Y2.
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