Page 50 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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SOUS LA DOMINATION FRANÇAISE                           35

      avoir réservé, dit-il, dans ces nouveaux villages ou bourgades les habi-
      tations nécessaires aux familles qui seront envoyées dans la présente
      année, il semble que la distribution de ce qui restera, devra se faire à
      de vieux hivernants, capables d'informer les chefs de famille nouvelle-
      ment venus et établis, de la manière de cultiver plus utilement la terre
      en la travaillant dans ses saisons, soit de vive voix, soit par l'exemple
      de leur application au travail; et j'ajoute que s'il se trouve des gens
      de différents métiers servant ordinairement à fournir quelque chose
      de leur profession qui soit utile à l'usage commun des habitants de ces
      bourgades, comme charpentier, maçon, savetier et autres, il sera très
      à propos de les introduire en icelles, afin que sans sortir du bourg, toutes
     les choses nécessaires, tant à la nourriture qu'au logement et vêtement
      de l'homme se trouvent pour la commodité de celui qui l'habite.   "
          Quant aux conditions de concession de ces terres, le sage intendant
      proposait les suivantes: 1. Les soldats du régiment de Carignan-
     Salières continueront à être assujettis au service militaire s'ils désirent
     s'établir dans le pays, on leur donnera quelque secours de vivres et d'ou-
     tils propres à leur travail ; il sera juste de leur payer la culture des deux
      premiers arpents de terre qu'ils abattront et brûleront quoique pour
     leur compte et à leur profit; on les obligera "d'en cultiver en échange
     deux autres dans les trois ou quatre années suivantes, au profit des
     familles qui passeront de France ici, sans .que pour cela il leur en soit
     rien payé, par cet expédient on leur fournit les moyens de se faire un
     fonds de subsistance pour l'hiver et on prépare des terres pour les famil-
     les que le roi semble vouloir établir à ses dépens".
          2. Les vieux hivernants qui demanderont des habitations pour-
     ront trouver moins agréable la condition du service envers Sa Majesté ;
     leurs devoirs naturels, le point d'honneur et la remise d'autres droits
     onéreux qui suivent ordinairement les concessions, devront les engager
     à accepter, eux aussi; cette condition et on la peut stipuler dans les con-
     trats qui leur seront passés.
          3. Quant aux nouveaux arrivants, comme Sa Majesté semblait
     prétendre faire la dépense entière pour fournir le commencement des
     habitations par l'abattis du bois, la culture et la semence de deux
     arpents de terre, l'avance de quelque farine aux familles venantes, on
     peut à leur égard, disait Talon, "demander en premier lieu, ce qui est
     demandé des vieux hivernants, qu'ayant reçu deux arpents en état
     de rendre les fruits de la culture et de la semence qui aura été confiée
     à la terre, ils en cultivent deux autres dans les trois ou quatre années
     suivantes celle de leur arrivée, et pour le bénéfice qu'ils reçoivent de
     leur concession de terre au lieu de cens sur cens, censives ou autres rede-
     vances, qu'emportent avec soi les concessions de ce pays, ils engage-
     ront au service du roi leur premier-né lorsqu'il aura atteint l'âge de seize
     ans".
          Aux officiers militaires et aux particuliers qui "voudront     faire
     dépense et employer leurs soins à la culture du Canada, formant eux-
     mêmes des hameaux, des villages ou bourgades", Talon demande qu'on
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