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18             LA COLONISATION DANS QUEBEC

            meurt l'année suivante et est remplacé par le sieur de Monts, gouver-
            neur de Pons, en Saintonge.     Ce dernier obtient du roi le privilège
           exclusif de la traite des pelleteries, le long des côtes et des terres baignées
            par le golfe et le fleuve St-Laurent (1) et s'adjoint comme lieutenant,
           le futur fondateur de Québec, Samuel de Champlain.

                                          Champlain.

                De Monts jette les fondements d'une colonie en Acadie,mais bientôt,
           en 1607, le monopole de la traite de la pelleterie lui ayant été enlevé, il
            abandonne complètement ses projets et, en 1609, sa commission est révo-
            quée.
                Champlain ne se laisse pas abattre par cet insuccès; il cherche un
            protecteur à la cour et le trouve dans Henri de Bourbon, prince de Condé
            qui prend le titre de vice-roi de la Nouvelle-France et retient Champlain.
            pour son lieutenant général.
                Champlain, sûr de l'appui de la Cour, organise une nouvelle société:
            la compagnie de Rouen et de Saint-Malo, qui obtient un privilège de
            onze ans pour faire la traite (1612).
                Champlain croit qu'il va enfin réaliser le rêve caressé depuis long-
           temps: celui de fonder sur les rives du St-Laurent un établissement per-
            manent et d'amener par là les indigènes à la pratique du christianisme.
                C'est qu'il connait bien le pays qu'il s'agit de coloniser.  Il sait
           sa valeur au point de vue de l'agriculture, et son opinion est faite.  Ce
           sera un pays de labourage et de pâturage; avant tout, il faut y conduire
            des laboureurs.  C'est dans ce but que, dès 1608, il a fondé Québec
            (3 juillet).
                Il a pu juger des dispositions des Indiens dans son expédition de
           1613; il croit qu'il sera facile de les convertir au christianisme.  Aussi,
           à son retour de France, en 1615, il amène avec lui quatre Récollets, et
           accompagné de l'un d'eux, le Père Le Caron, il se rend, l'hiver suivant,
           jusqu'au cœur du pays des Hurons.

                                  Le premier colon canadien.

               . En 1617, il a enfin son premier colon, Louis Hébert, un apothi-
           caire d.e Paris, qui débarque à Québec, avec sa femme, Marie Rollet,
           son fils Guillaume, ses filles, Anne et Guillemette.
                Louis Hébert est sans contredit le premier agriculteur du Canada,
           le père, le noble, le courageux patron de tous ces hardis défricheurs qui
           ont abattu au prix de grands sacrifices, les arbres séculaires des forêts
           canadiennes, pour y enfoncer la charrue et retirer du sol la nourriture
           nécessaire à la vie du corps.
                Malgré tous les efforts de Champlain pour peupler la nouvelle
           colonie, Québec ne comptait encore qu'un bien petit nombre d'habitants;


                (l)-Articles proposés au Roy par le sieur de Monts, 6 nov. 1603, Commission du 8 nov. 1603.
           Documents relatifs à l'histoire de la Nouvelle-France, Vol. l, pp. 40-43,
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