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94 LA COLONISATION DANS QU~BEC
rique. Le 9 juillet 1755, le général Braddock avait été battu à la
Monongahéla par une petite troupe de soldats canadiens et d'indiens;
deux mois plus tard, le 8 septembre 1755, le baron de Dieskau, était
à son tour battu au lac Georges par le colonel William Johnson,
blessé grièvement et fait prisonnier. La victoire de Johnson eut beau-
coup de retentissement en Angleterre tandis que la défaite de Dieskau,
créa une pénible sensation en France; le cabinet de Louis XV se décida
d'envoyer quelques renforts au secours de la colonie.
Le 13 mai 1756, Montcalm débarquait à Québec avec le chevalier de
Lévis, le colonel de Bourlamaque, le capitaine de Bougainville et 1189
hommes formant les seconds bataillons de La Sarre et de Royal-Roussil-
lon. Les seconds bataillons de la Reine, Guyenne, Béarn, et Languedoc
étaient venus l'année précédente avec le baron de Dieskau.
Montcalm trouva la colonie dans une situation peu brillante;
Vaudreuil indécis ne savait comment organiser la résistance contre la le·
vée en masse des colonies anglaises; l'intendant Bigot, qui avait succédé
à Hocquart, (1748) pratiquait ouvertement cette politique d'exactions
qui devait le rendre si odieux à tous. La disette, prélude des maux
terribles qui allaient bientôt accabler la colonie régnait déjà dans les
campagnes.
Montc~lm, brave, impétueux, militaire avant tout, était d'un
tempérament sec et dominateur. Chef de l'armée et jaloux de ses
attributions, il devait bientôt se brouiller avec le gouverneur; habitué
aux grandes opérations militaires sur les champs de bataille de l'Europe,
il ne saura comprendre la guerre d'embuscade des troupes canadiennes.
Malgré tout, fidèle à son roi qui le laisse sans armée aux prises avec un
ennemi redoutable, en nombre infiniment supérieur, il combattra sans
défaillance jusqu'à la dernière minute.
Pour son premier fait d'armes, Montcalm déloge les Anglais du
fort Chouagen ou Oswego et s'empare d'une grande quantité de muni-
tions (14 août 1756). L'année suivante il enlève le fort William-Henry
sur les bords du lac St-Sacrement (9 août 1757). C'étaient là deux beaux
succès militaires; Montcalm y avait eu la plus grande part et pouvait
s'en enorgueillir..
Si l'on n'avait eu à lutter que contre les ennemis du dehors, mais que
de misères à l'intérieur de la colonie. La maladie décime les troupes et la
disette est extrême. Dans l'été de 1757, les navires de France arrivèrent
chargés de malades,.l'Hôpital Général et l'Hôtel-Dieu furent encombrés;
la maladie qui s'était d'abord déclarée parmi les soldats durant la
traversée, se répandit dans la ville et dans les campagnes environnantes;
elle persista pendant toute l'année 1758, jusqu'au commencement de
1759. La mortalité parmi les troupes et parmi la population de la ville
surtout, fut énorme.
La famine accompagna la maladie. Au printemps de 1757, l'inten-
dant avait fait distribuer deux mille minots de grain aux habitants pour