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92              LA COLONISATION DANS QUÉBEC

                 Hocquart précise davantage; en 1734, les marchandises entrées
            montent à la somme de 2,100,271 livres et celles sorties ne s'élèvent
            .qu'à 809,932 livres; l'excédant n'est pas aussi élevé qu'il le parait, attendu
            que les marchandises entrées dans la colonie sont portées au prix vendant
            tandis que celles expédiées le sont à leur valeur à la sortie (1).
                 En 1735, les marchandises d'entrée montent à la somme de 2,303,662
            livres et les retours à 1,755,798 livres (2), en 1737, 1,913,142 contre
            1,677,695 (3); en 1739, 1,827,081 contre 1,760,917.    Dans les années
            qui suivent, les exportations diminuent considérablement.     Hocquart
            explique le fait par la médiocrité des récoltes.  A la veille de l'ouverture
            de la guerre en 1754, il ne reste plus pour ainsi dire, que l'exportation
            des pelleteries.


                                    Commerce des Pelleteries.


                Malgré la contrebande qui en fait passer une partie dans la Nou-
            velle-Angleterre, la pelleterie de castor reste encore le grailld objet du
            commerce canadien.    Le privilège de la traite de cette pelleterie accordé
            en 1706 aux Sœurs Aubert, Néret et Gayot (4) expire en décembre 1717.
                La Compagnie d'Occident, plus tard des Indes, qui leur succède,
            obtient "le privilège de recevoir, à l'exclusion de tous autres, dans la
            colonie du Canada, à commencer du 1er janvier 1718, jusques et y
            compris le dernier décembre 1742, tous les castors gras et secs que les
            habitants de la dite colonie auront traités (5)".
                Les congés que l'on donne pour aller en traite chez les sauvages,
            abolis depuis 1696, sont rétablis en 1716 (6).   Sur les représentations
            des missionnaires qui se plaignent amèrement des désordres causés par le
            trafic de l'eau-de-vie chez les nations indiennes, les congés sont de nou-
            veau abolis en 1719 (7) ; ils sont définitivement rétablis en 1726.
                On ne tarde pas à découvrir des abus considérables dans la vente
            de ces congés; c'est ainsi qu'ils sont payés jusqu'à 1000 livres chacun
            au lieu de 250 livres, le prix fixé (8).  Bien plus, les postes de traite qui
            jusques là ont été affermés à des particuliers sont affermés aux officiers
            militaires qui en ont le commandement, moyennant finance.       On voit
            de suite les inconvenients d'un pareil système.    L'officier use de son
           'autorité pour extorquer aux sauvages les fourrures qu'ils sont forcés
            de vendre à des prix dérisoires.

                 (1) Le ministre à Hocquart, 10 avril 1736.  Vol. 64.  Fol. 423Y:;.
                 (2) Le ministre à Hocquart. 22 avril 1737.  Vol. 65.  Fol.  411~.
                 (3) Hocquart au ministre, 1738, A. C. G. S.  Vol. 70.  Fol. 247.
                 (4) Chap. VI. page 55.
                 (5) Lettres patentes pour l'établissement d'une compagnie de commerce sous le nom de Campa
            gnie d'Occident.  Arrêts et Ordonnances.  Vol. p. 378.
                 (6) Déclarations du roi portant le rétablissement des 25 congés pour aller faire la traite avec les
            sauvages qui seront marqués par ces permissions.  A. C., Col. Moreau de St-Méry, 28 avril, 1716.
            Vol. 7.  Fol]. 356.
                 (7) Le ministre à l'Evêque de Québec, 14 fuin 1721, A. C. Reg. Dep. Vol. 44.  FoU. 515.
                 (8) Le ministre à M. Dupuy, 14 ami 1728.  Vol. 52.  Fol. 497.
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