Page 120 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-C'est la pue tempête depuis longtemps. Quand le vent
souffle avec une teUe violence, j'ai peur au feu.
-Tu t'inquiètes pour rien, répliqua Louis-Philippe s3ns lever
les yeux de son travail. J'ai ramoné la cheminée à l'automne, les
tuyaux sont nettoyés et la fournaise est en ordre.
-Y a les autres, ceux qui sont isolés dans cette furie. Je
pense à Jean-Baptiste Savoie et à sa femme. Ils sont à un mille du
plus proche voisin, et pas trop de précaution à part ça.
Le vent avait moUi durant la nuit, mais il neigeait toujours. En
creusant une tranchée dans le banc de neige qui s'était formé entre
la maison et l'étable, Louis-Philippe avait hum6 I'air et jeté un
coup d'œil au ciel encore chargé. II pensait :
-Ça ne sera pas long avant qu'on ait le revers de la tempête.
Peu après le dîner, le téléphone sonna. Même si elle se trouvait
tout près de l'appareil, Marie fit signe à Louis-Philippe de répondre :
elle craignait trop une mauvaise nouvelle. Les réactions de son mari
à ce qu'on lui disait à l'autre bout du fil étaient loin de la rassurer.
Aussi, dès qu'il eut raccroché, elle lui demanda nerveusement :
-Qu'est-ce qui se passe ? Un accident ?
-Non, mais c'est guère mieux. C'est Pierre Babin. II m'ap-
prend que Léocadie est malade. Il ne sait trop quoi faire par ce
temps de chien.
- Qu'est<e qu'elle a au juste ?
-Des maux de tête et des vomissements. Ça dure depuis le
matin.
II
- a appelé le docteur ?
-Oui, ben sûr. Il croit que ça pourrait étre une crise d'appen-
dicite. 11 n'est pas question qu'il monte à Terre-Haute. Il ne pourrait
pas se rendre.
-Qu'est-ce que vous allez faire ?