Page 121 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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-Je   n'vois  qu'une  solution  : descendre  la  malade  jusqu'à  la
                                   route  nationale.  Si  les  chasse-neige  fonctionnent  encore,  on  pour-
                                   rait  la  transporter  en  auto  chez  le  docteur  et  de  là  à  l'hôpital,  si
                                   c'est  nécessaire.

                                        -Je   me  demande  icomment  vous  pourriez  la  descendre ?
                                        -Pierre  voudrait que je  la  transporte  en moto-neige.

                                        -En   moto-neige !  Je  ne  vois  pas  une  malade  sur  cette
                                   machine !

                                        -Moi   non  plus.  Je  lui  ai  dit  que  je  t'en  parlerais  et  qu'on
                                   ferait  tout  ce  qui  est  humainement  possible.

                                        Après  avoir  longuement  discuté  avec sa  femme, Louis-Philippe
                                   Landry  téléphona  à  Pierre  Babin.  Il  lui  expliqua  les  risques  de
                                   l'aventure  : routcs  non  balisées,  passages  dangereux  quand  la  neige
                                   est  friable  et  fortement  aiccumulée  ...  Il  ajouta  qu'il  était  impossible
                                   de  transporter  la  malade  sur  la  moto-neige.  Il  fallait  trouver  un
                                   traîneau  Eger  à  larges  patins,  comme  ceux  dont  on  se  servait
                                   autrefois pour les attelages de chiens.

                                        -Puis,   demanda hi femme  anxieuse,  qu'est-ce  que  vous  avez
                                   décidC ?

                                        -De   nc pas prendre de risques inutilcs.  Si on peut trouver  le
                                   traîneau  convenable,  ça  ira.  Pierre  croit  qu'il  y  en  a  un  dans  le
                                   hangar de Louis Berthelot.  Il est  allé voir.
                                        De son  côté, Louis-Philippe Landry fit les préparatifs  indispen-
                                   sables pour une  telle ran'domée.  Après  avoir  revêtu  sa combinaison
                                   de moto-neigiste,  il  sortit  en  disant  à  sa femme :
                                        -Sois   sans inquiétude.  Je téléphonerai dès qu'on  sera  rendus
                                   en bas.
                                        Après  avoir  solidement  fixé  au  châssis  de  la  machine  le
                                   traîncau en bois d,e frêne légcr, lcs deux hommes y  installèrent confor-
                                   tablement  la  malade  dans  un  lit  fait  d'une  épaisse  couverture  de
                                   carriole  en  peau  de  mouton  et  de  deux  chauds  couvre-pieds  de
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