Page 123 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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souvenirs remontaient à la surface de la mémoire. On pensait au
terrible accident arrivé à d,:ux jeunes skieurs qu'une avalanche avait
entraînés dans le ravin. Ori les avait trouvés gelés à mort deux jours
plus tard.
De son côté, Marie ne cessait de multiplier les appels télé-
phoniques. Partout, on était sans nouveUe de son mari et de sa
passagère. Quand la nuit fut arrivée complètement, avec ses fan-
tômes, son angoisse atteignit son paroxysme. Elle comprit alors
jusqu'à quel point elle tenait à Louis-Philippe. Pierre Babin n'était
pas moins désespéré. II s'en voulait d'avoir entrahi: son concitoyen
dans cette équipée.
Enveloppée dans un imanteau de laine, Marie s'était jetée dans
un fauteuil. Épuisée, elle avait fini par s'assoupir. Vers minuit, la
sonnerie du télephone la réveilla en sursaut. Elle rêvait que son
mari était englouti dans u:n océan de neige. En s'emparant fébrile-
ment du combiné, elle reconnut la voix lointaine de Louis-Philippe.
-Veux-tu bien me dire ... qu'est-ce qui t'est arrivé, ditulle
d'une voix étouffée par le,s sanglots. Je crois que j'ai vieilli de dix
ans, tellement j'ai été inquiète. Sans nouvelle et toute seule au milieu
des craquements épouvantables par toute la maison et cette tempête
qui n'en voulait plus finir. J'ai cru que j'allais devenir folle. Où
es-tu en ce moment ?
- J'arrive à l'hBpita!i.
-Mais ça fait près d'une demi-journée que vous êtes partis de
Terre-Haute ! Qu'este qui s'est donc passé ?
-Ce serait uop lonl; à te raconter au téléphone. L'important,
pour le moment. c'est que. tout se soit bien terminé.
ïi ajouta quelques détails.
-Le chemin était bouche à l'endroit que tu connais, juste
avant la grande descente. J'ai dû revenir en arrière et faire le grand
detour par le chemin de chantiers qui conduit à Saiit-Jeandes-
Buttereaux. Comme personne n'y était passé de l'hiver, la neige y
était très profonde. Si ce n'avait été de ma réserve d'essence, on y