Page 9 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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En  plus  des  droits  de  cens  et  rentes,  les  censitaires  étaient
                          soumis  à  certaines  obligations  onéreuses  ou  honorifiques.       Le  censi-
                         taire,  méme  s'il  n'est  pas  propriétaire  de  sa  terre,  pouvait  vendre
                         celle-ci  en  vertu  de  son  titre de  concession.      Le  nouveau  censitaire
                         est  alors  soumis  au  méme  obligations  que  l'ancien  vis-à-vis  le  sei-
                          gneur.   Au  moment  de  la  vente,  le nouveau  censitaire  doit  payer  au
                          seigneur  1/12e  de  la  valeur  de  la terre  et  des  bâtiments  sur  celle-
                         ci.      Généralement,     sur  réception  de  cette  somme,        le  seigneur
                          reinettait  %  de  la  somne  payée  e:    il reconnaissait  les  droits  du
                          nouveau  censitaire.    Si  la terre  était  vendue  à  un  prix  inférieure  à
                          sa  valeur,  le  seigneur  pouvait  utiliser  son  droit  de  retrait  f.e.
                        .qu'il  pouvait  reprendre  la terre  afin  de  no  pas  perdre  :;on  itroit à  la
                          taxe  lors  de  la mutation  du  terrain.    Pour  conserver  les  concessions
                          dans  les  familles,  on  avait  créé  le  droit  de  retrait  lignager.
                          Lorsque  la terre  a  été  vendue  à  quelqu'un  hors  de  la  famille,  n'im-
                          porte quel  membre  de  cette  famille  peut  pendant  une  période  de  un  an
                         et un  jour  racheter  la  terre  à  l'individu  en  lui  remboursant  le prix
                          d'achat  et  les  coûts  relatifs  à  cet  achat.     Les  retraits  lignagers
                         étaient  assez  fréquents  tandis  que  les  autres  assez  rares.

                               Parmi  les  autres  droits  du  seigneur,  un  retrouve  le  droit  de
                         banalité.  i.e.  l'obligation  pour  les  censitaires  d'aller  faire moudre
                          leurs  grains  au  moulin  du  seigneur.   Le  coût  pour  le censitaire était
                          de  1/14e  des  minots  de  blé  qu'il  aura  fait moudre.    Cette  somme  cou-
                          vrait  à  peine  le  salaire  du  meunier  et  l'entretien  du  moulin.        Le
                          seigneur  possède  également  les  droits  de  chasse  et  de  pêche.      Ainsi
                          l/lle  de  tous  les  poissons  capturés  devaient  lui  revenir.  Cependant,
                         ce  droit  était  très  dificile  à  appliquer.      Le  seigneur  peut  imposer
                          quelques  journées  de  corvée  où  les  censitaires  doivent  travai  1 ler
                          gratuitement.     Les  corvées  furent  ah01 ies  en  1716.      Selon  Cameron
                          Nish,  la  somme  de  toutes  les  obligat.ions  du  censitaire  représentait
                          de  25  à  509,  du  salaire  d'un  ouvrier  de  l'époque.   Selon  Jean-Pierre
                         Wallot.  cette  somme  ne  représente  que  10  à  154,  du  salaire  total.   Ce
                          tableau  peut  paraitre  iin  peu  sombre,  mais  il faut  se  rappeler  que  le
                          censitaire  oubliait  souvent  de  payer  son  dÙ  et  que  s'il  ne  se
                          plaisait  pas  à  un  endroit,  il pouvait  facilement  changer  de  sei-
                          gneurie.   Le  censitaire  canadien  était très  libre  si  l'on  le compare
                          au  serf  européen.

                               Le  seigneur  possédait  également  les  droits  de  haute,  moyenne  et
                         basse  justice  sur  ses  censitaires.      Ce  privilège  était  beaucoup  plus
                         onéreux  que  lucratif  pour  le  seigneur  car  les  habitants  avaient  une
                          prédilection  pour  les  histoires  de  clôture  et  se  référaient  aux  tri-
                         bunaux  pour  des  riens.      Le  seigneur  occupait  également  le  premier
                          banc  dans  l'église  paroissiale  et  la  première  place  lors  des  céré-
                         monies  religieuses.      De  plus,  nous  retrouvions  la  cérémonie  de  plan-
                          tation  du  mai,  un  sapin  ébréché  avec  un  bouquet  de  feuillage  en
                          haut.   C'est  lors  de  cette  cérémonie  que  le  seigneur  recevait  les
                          rentes  et les  cens.
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