Page 11 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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En  1801,  le  gouvernement,  suite  à  la  pression  de  quelques  sei-
                          gneurs  anglophones,  recommande  l'abolition  totale  du  système  seigneu-
                          rial.  C'est  à  ce  moment  que  l'on voit  deux  mouvements  prônant  la  fin
                          du  régime  seigneurial.      Il y  a  d'abord  celui  des  seigneurs  qui  y
                          voient  une  façon  rapide  de  s'enrichir  en  vendant  des  terres  et  le
                          mouvement  des  censitaires  qui  désirent  l'abolition  du  régime  mis qui
                          ne  veulent  pas  en  payer  le prix.    Ces  derniers  désirent  devenir  pro-
                          priétaires  de  leurs  terres  sans  compensation  pour  les seigneurs.

                                En  1821,  le gouvernement  fait  une  enquéte  sur  la  situation  des
                          seigneuries.     Chaque  curé  de  paroisse  est  prié  de  faire  un  rapport
                          sur  la  situation  dans  sa  région.    On  apprend  que  quelques  seigneurs
                          refusent  totalement  de  concéder  des  terres  tandis  que  d'autres  le
                          font  avec  répugnance  tout  en  ajoutant  des  taxes  indirectes  qui  font
                          grimper  le  coût  des  concessions.     Cependant  dans  plusieurs  seigneu-
                          ries,  il reste  encore  de  bonnes  teres  à  des  prix  abordables  mais
                          elles  se  font  de  plus  en  plus  rares.   D'ailleurs,  en  1812,  le gouver-
                          nement  avait  promis  des  terres  aux  miliciens  qui  s'enroleraient
                          sachant  très  bien  que  les  bonnes  terres  étaient  difficiles à  trouver.
                          Fernand  Ouellet     semble  avoir  dépeint  la  situation  pire  qu'elle  ne
                          1 'est  vraiment.    En  1822,  on  passe  une  loi  permettant  aux  seigneurs
                          de  transformer  le  genre  de  tenure  de  leurs  terres  non-concédées.
                          Ainsi,  ils pourront  donner  en  franc  et commun  soccage  leurs  nouvelles
                          concessions.     Seulement  trois  seigneurs  profiteront  de  cette  opporrri-
                          nité n'y  voyant  semble-t-il  aucun  profit  immédiat.

                                Finalement.  en  1854,  le  régime  seigneurial  fut  entièrement
                          aboli.    L'Acte  pour  l'abolition  des  droits  et  devoirs  seigneuriaüx
                          dans  le Bas-Canada,  sanctionne  le 18  decembre  -tait               fin a  226
                          ans  de  tenure  seigneuriale  au  Canada.     Avec  cette  loi,  le censitaire
                          devient  propriétaire  de  sa  terre  en  franc  aleu  roturier,  libre  de
                          tout  cens,  lods  et  ventes,  droit  de  banalité,  droit  de  retrait  et
                          charges  féodales  et  seigneuriales.      Toutes  ces  obligations  sont  rem-
                          placées  par  une  rente  consitutée  annuelle  qui  représente  6%  de  la
                          valeur  de  la  terre.   Le  censitaire  peut  racheter  en  tout  temps.      Le
                          seigneur,  pour  sa  part,  reçoit  les  rentes  constituées  et  il devient,
                          en  propre,  propriétaire  de  toutes  les  terres  non-concédées  sur  la
                          seigneurie.     Cet  arrangement  est  un  compromis  entre  les  censitaires
                          qui  voulaient  l'abolition  sans  compensation  et  les  seigneurs  qui  exi-
                          geaient  une  énorme  compensation.

                                On  nomma  des  commissaires  pour  établir  les  indemnités  requises.
                          Chaque  seigneur  devait  produire  un  cadastre  de  tous  les  censitaires
                          de  sa  seigneurie.    Ces  renseignements  furent  colligés  de  1057  à  1861
                          et  publiés  dans  les  Cadastres  abrégés  des  seigneuries  de  Québec,
                          Trois-Rivières  et Montreal,  en  186c
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