Page 7 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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NOTICE PRÉLIMINAIRE SUR LE RÉGIME SEIGNEURIAL
Le régime seigneurial est un des aspects de l'histoire cana-
dlenne les plus connus mais aussi un des moins bien comprls. Depuis
son abolition en 1854, et surtout depuis l'abolition des rentes cons-
tituées en 1940, historiens, cartoaraphes et sociologues ont étudié
la question. Au cours des ans, plusieurs écoles de pensée se sont
affrontées. Dans l'exposé qui suivra, nous essayons d'expliquer un
peu ce que fut le régime seigneurial. Nous ne tenons pas à innover
dans le domaine mais nous emprunterons des idées aux différentes
interprétations du régime seigneurial.
Comme d'autres pays colonisateurs, [Angleterre et Ho1 lande). la
France confia l'exploitation de sa nouvelle colonie, la !louvelle-
France à des compagnies privées. Celles-ci recevaient les droits
exclusifs d'exploitation des ressources du pays. Contrairement à ce
qui se passe dans les autres colonies, la France obligea les compa-
gnies à peupler ia Nouvelle-France. La plupart de ces compagnies,
plus intéressées à faire de l'argent, faillirent à la tâche. La plus
puissante de ces compagriies fut sans doute la compagnie de la
Nouvelle-France ou des Cent Associés, créée en 1527. Celle-ci obte-
nait pour 15 ans, le monopole de la traite et de tout autre commerce.
Le roi lui permet également de concéder des terres en seigneurie. La
compagnie devait faire passer 3 000 personnes de 1628 à 1643, et les
entretenir pour trois ans. De 1627 à 1663, celle-ci concéda en tout
53 seigneuries.
Durant cette période de 36 ans, nous ne retrouvons que sept
seigneuries qui furent concédé~s dans la région de Montréal: l'île
Jésus, (1636), 1 ';le de MontrPal et Saint-Sulpice, (1640), Laprairie
et L'Assomption, (16471 et !Longueuil (16571. Seul, la Société
Notre-Dame de Montréal, propiétaire de Vil le-Marie, peupl a convena-
blement sa seigneurie. La c~mpagnie de la Nouvelle-France n'ayant
pas transporté assez de gens, les seigneuries de la région de
Montréal restent à peu près vides quoiqu'on retrouve de meilleurs
résultats dans la région de Ouébec. Le terrier du Saint-Laiirent en
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1663, de Marcel Trudel, donne une excellente idee du developpement du
regime seigneurial.
Devant certaines carences de la Compagnie de la Nouvelle-France
et après avoir révoqué sa charte, Louis XIV prend en main l'adminis-
tration de la colonie. Il conserve le régime seigneurial tout en
l'adaptant aux conditions de la colonie. Lors de la première admi-
nistration de Jean Talon, 1665-1668, ce dernier élabore un projet de
règlement de la justice et de la distribution de terres au Canada et
qui prend soin d'éviter les abus commis en France. Sous la deuxième
administration de Talon, 1670-1672, on assiste à une expansion énorme