Page 73 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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deux: mois, vous pourrez faire à l'aise le coup de fusil avec
vos anciens amis les Iroquois.
Lorsque le vieux: pasteur entra dans la chambre où l'on
avait transporté sa fille d'adoption, elle était à demi couchée
sur un lit, tenant son plus jeune enfant dans ses bras, tandis
que l'autre dormait à ses pieds. Pâle comme la statue de la
mort, froide et insensible à tout ce que madame de Beau-
mont et d'autres dames du village pouvaient lui dire pour
calmer son désespoir, elle répétait sans cesse: Mon mari 1
mon pauvre mari 1 je n'aurai pas même la triste consolation
d'embrasser le corps froid de mon cher mari, du père de mes
enfants 1
En apercevant le vieux: curé, elle s'écria, les bras tendus
vers lui:
- Est-ce vous, mon père, qui m'avez donné tant de preu-
ves d'affection depuis mon enfance, qui venez maintenant
m'annoncer que tout est fini? Oh 1 non; je connais trop
votre cœur: ce n'est pas vous qui vous êtes chargé d'un tel
message pour l'orpheline que vous avez élevée. Parlez, je
vous en conjure, vous dont la bouche ne profère que des
paroles consolantes.
- Votre époux, dit le vieillard, recevra une sépulture
chrétienne.
-Il est donc mort! s'écria la pauvre femme; et des san-
glots s'échappèrent, pour la première fois, de sa poitrine
oppressée.
C'était la réaction qu'attendait le vieux pasteur.
- Ma chère fille, reprit-il, vous demandiez comme faveur
unique, il n'y a qu'un instant, d'embrasser le corps inanimé
de votre mari, et Dieu vous a exaucée. Ayez confiance en
lui; car la main puissante qui l'a retiré de l'abîme, peut aussi
lui rendre la vie.
La jeune femme ne répondit que par de nouveaux san-
glots.
- C'est le même Dieu d'ineffable bonté, continua le vieux:
pasteur, qui dit à Lazare dans la tombe: "Levez-vous, mon
ami, je vous l'ordonne]t. Tout espoir n'est pas perdu, car
votre mari, dans son état d'horribles souffrances...
La pauvre jeune femme, qui avait écouté jusque-là son
vieil ami sans trop le comprendre, sembla s'éveiller d'un
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