Page 281 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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NOTES

                                                               ET
                                                       ECLAIRCISSEMENTS




                                                       CHAPITRE PREMIER



                                          (1'1) Tous les bateliers de la Pointe-Lévis étant aussi culti-
                                        vateurs, il y a quelque soixante ans, ce n'était pas une petite
                                        affaire que de traverser le fleuve Saint-Laurent pour se ren-
                                        dre à Québec, pendant les travaux agricoles; hormis les
                                        jours de marché, où le trajet avait lieu à certaines heures
                                        fixe~, le voyageur était obligé d'attendre quelquefois pen.
                                        dant des demi-journées, et même de coucher souvent à la
                                        Pointe-Lévis. Les bateliers, généralement assez bourrus de
                                        leur métier, ne se dérangeaient de leur besogne que pour leurs
                                        pratiques, qu'ils refusaient, d'ailleurs, souvent de traverser,
                                        pour peu qu'ils eussent d'autres affaires. Il faut pourtant
                                        avouer que les femmes suppléaient de temps à autre à leurs
                                        maris; qu'en les cajolant un peu, elles finissaient par prendre
                                        le voyageur en pitié, et laissaient leur ménage aux soins des
                                        dieux lares, pour prendre l'aviron. TI est juste de leur rendre
                                        ce témoignage, qu'une fois l'aviron en main, elles guidaient
                                        les petits canots d'alors avec autant d'habileté que leurs
                                        épcux.
                                          A défaut des Canadiens restait, pendant la belle saison de
                                        l'ét,S, la ressource des sauvages, dont les cabanes couvraient
                                        près de deux milles des grèves, depuis l'église de la Pointe-
                                        Lévis, en courant au sud-ouest. Mais ces messieurs n'étaient
                                        guère tempérants: ils avaient pour principe bien arrêté de
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