Page 179 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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Anglais sont aussi nombreux que les !rains de sable de ce
                                        lac, et les Ecossais que les grains de sable de cet îlot où nous
                                        sommes maintenant; et néanmoins ils se font la guerre de-
                                        puis autant de lunes qu'il y a de feuilles sur ce gros érable.
                                        Les Anglais sont riches, leurs sauvages sont pauvres; quand
                                        les Ecossais battaient les Anglais, ils retournaient dans leurs
                                        montagnes chargés de riche butin: quand les Anglais bat.
                                        taient les Ecossais, ils ne trouvaient rien en retour dans leurs
                                        montagnes: c'était tout profit d'un côté et rien de l'autre.
                                          -  Pourquoi les Anglais, s'ils étaient si nombreux, dit la
                                        Grand'Loutre, ne les poursuivaient-ils pas dans leurs mon-
                                        tagnes pour les exterminer tous? Mon frère dit qu'ils vivent
                                        dans une même île: ils n'auraient pu leur échapper.
                                          -  Houa! s'écria Dumais à la façon du sauvage, mon frère
                                        va voir que c'est impossible, s'il veut m'écouter. Les sauvages
                                        écossais habitent des montagnes si hautes, si hautes, dit
                                        Dumais en montrant le ciel, qu'une armée de jeunes An-
                                        glais qui les avaient poursuivis, une fois, jusqu'à moitié che-
                                        min, avaient la barbe blanche quand ils descendirent.
                                          -  Les Français sont toujours fous, dit l'Indien, ils ne
                                        cherchent qu'à faire rire: ils mettront bien vite des matchi-
                                        cotis (jupons) et iront s'asseoir avec nos squaws (femmes),
                                        pour les amuser de leurs contes; ils ne sont jamais sérieux:
                                        comme des hommes.
                                          -  Mon frère doit voir, reprit Dumais, que c'est pour lui
                                        faire comprendre combien sont hautes les montagnes d'Ecos-
                                        se.
                                          -  Que mon frère parle; la Grand'Loutre écoute et com-
                                        prend, fit l'lndien accoutumé à ce style figuré.
                                          -  Les Ecossais ont la jambe forte comme l'orignal, et
                                        sont agiles comme le chevreuil, continua Dumais.
                                          -  Ton frère te croit, interrompit l'Indien, s'ils sont tous
                                        comme le prisonnier, qui, malgré ses liens, était toujours sur
                                        mes talons quand nous l'avons amené ici: il a la jambe d'ua
                                        sauvage.
                                          - Les Anglais, reprit le Canadien, sont grands et robustes;
                                        mais ils ont la jambe molle et le ventre gros: si bien que,
                                        quoique souvent victorieux, lorsqu'ils poursuivaient leurs en-
                                        nemis sur leurs hautes montagnes, ceux-ci plus agiles échap-
                                        paient toujours, leur dressaient des embûches, et en tuaient
                                         un grand nombre; si bien que les Anglais renonçaient le plus
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