Page 181 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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dit pas pourquoi les Ecossais sont maintenant amis des An-
glais, et font la guerre avec eux contre les Français?
- Les députés retournèrent dans leurs montagnes, la rage
dans le cœur; à chaque ,:ri (h) de mort qu'ils poussaient
avant d'entrer dans les villes et les villages pour annoncer la
fin lamentable de Wallace, tout le monde courait aux armes,
et la guerre continua entre les deux nations pendant autant
de lunes qu'il y a de grains de sable dans ma main, dit
Dumais en jetant une poignée de sable devant lui. Le petit
peuple de sauvages était le plus souvent vaincu par les enne·
mis aussi nombreux que les étoiles dans une belle nuit; les
rivières coulaient des eaux de sang, mais il ne songeait pas
à enfouir la hache du guerrier. La guerre durerait encore sans
un traître qui avertit des soldats anglais que neuf grands
chefs écossais, réunis dans une caverne pour y boire de l'eau-
de-feu. s'y étaient endormis comme notre frère Talamousse,
- Les peaux-rouges, dit la Grand'Loutre, ne sont jamais
traîtres à leur nation: ils trompent leurs ennemis, jamais
leurs amis. Mon frère veut-il me dire pourquoi il y a des
traîtres parmi les visages-pâles?
Dumais, assez embarrassé de répondre à cette question
faite à brûle-pourpoint, continua comme s'il n'eût rien en-
tendu:
- Les neuf chefs, surpris loin de leurs armes, furent
conduits dans une grande ville, et tous condamnés à être
pendus avant la fin d'une lune. A cette triste nouvelle, on
alluma des feux de nuit sur toutes les montagnes d'Ecosse
pour convoquer un grand conseil de tous les guerriers de la
nation, Les hommes sages dirent de belles paroles pendant
trois jours et trois nuits; et cependant on ne décidait rien.
On fit la médecine, et un grand sorcier déclara que le mitsi-
manitou 1 était irrité contre ses enfants, et qu'il fallait en-
fouir la hache pour toujours, Vingt guerriers peints en noir
se rendirent dans la grande ville des Anglais, et avant d'y
1. Faire la médecine: les sauvages n'entreprenaient aucune
expédition importante, soit de guerre, soit de chasse, sans con-
sulter les esprits infernaux par le ministère de leurs sorciers.
Le mitsimanitou était le grand dieu des sauvages; et le mani-
tou, leur démon ou génie du mal, divinité inférieure toujours
opposée au dieu bienfaisant.
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