Page 185 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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                   - Si un de notre famille fût mort, dirent-ils, José ne
                l'aurait pas abandonné à autrui.
                   Un jour qu'Arché, pendant ses fréquentes visites chez les
                d'Haberville, se promenair avec Jules devant le manoir, il vir
                venir un vieillard à pied, passablement mis, portant un SaC de
                loup-marin sur ses épaules.
                   - Quel est cet homme? fit-il.
                  -  Ah! dit Jules, c'est notre ami M. D... portant son étude
                sur SOn dos.
                   -Commentl son étude? dit Arché.
                  - Certainement: il est notaire ambulant!  Il parcourt tous
                les trois mois certaines localités, passant de nouveaUX actes, et
                expédiant des copies de ses minutes qu'il porte toujours avec
                lui, pour n'être pas pris au dépourvu.  C'est un excellent et
                très aimable homme, Français de naiSSance et plein d'esprit.
                Il commenÇa par faire, à Son arrivée au Canada, un petit com-
                merce d'images peu profitable; et puis, se rappelant qu'il avait
                étudié jadis pendant deux ans chez un clerc d'avoué en France,
                il se présenta bravement devant les juges, passa un examen
                sinon brillant, du moins assez solide pour Sa nouvelle patrie, et
                s'en retourna triomphant chez lui avec une commission de
                notaire dans sa poche.  Je t'assure que tout le monde s'accom·
                mode très bien des actes, rédigés avec la plus scrupuleuse hon-
                nêteté: ce qui supplée à une diction plus pure, mais souvent
                entachée de mauvaise foi, de certains notaires plus érudits.
   ,              -  Votre notaire nomade, reprit Arché en souriant, arrive
   j            fort à propos: j'ai de la besogne pour lui.
                  En effet, de Locheill, déjà très avancé dans l'œuvre de
                défrichement qu'il poursuivait avec activité au profit de son ami
                Dumais, lui fit un transport en bonne et due forme de rous ses
                immeubles, se réservant seulement, Sa vie durant, la moitié de
                la nouvelle et vaste maison qu'il avait construite.
                   Les visites d'Arché au manoir d'Haberville devinrent plus
                fréquentes à mesure qu'il avançait en âge; et il finit même
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