Page 165 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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                mrer l'os.  Non, messieurs, les présages ne m'ont jamais trom-
                pé.
                   - Qu'en pensez-vous, monsieur le chevalier? dir le curé.
                   - Je suis d'opinion, fir mon oncle Raoul, que voici le vin du
                dessert sur la rable, et qu'il esr urgent de l'arraquer.
                   - Excellente décision! s'écria-r-on de toutes parts.
                   - Le vin est le plus infaillible des présages, dit Jules, car il
                annonce la joie, la franche gaieté, le bonheur enfin;

                     [Le vin rend les convives bavards et facilement
                     hâbleurs.  Chacun raconte les hauts faits d'armes
                     dont il a été le héros.  On demande à M. des P.cors
                     comment il s'est tiré des griffes du général Murray}.


                   - Quand j'y pense, mon ami, dit M. des Écors, j'éprouve
                dans la région des bronches une certaine sensation qui m'étran-
                gle.  Je n'ai pourtant pas lieu de trop me plaindre, car le
                général fit les choses en conscience à mon égard: au lieu de
                commencer par me faire pendre, il en vint à la sage conclusion
                qu'il était plus régulier de faire d'abord le procès à l'accusé, et
                de ne le mettre à mort que sur conviction.  Le sort du malheu-
                reux meunier Nadeau, dont je partageais la prison, accusé du
                même crime d'avoir fourni des vivres à l'armée française, et
                dont il ne fit le procès qu'après l'avoir fait exécuter; la triste fin
                de cet homme respectable, dont il reconnut trop tard l'inno-
                 cence, lui donna, je crois, à réfléchir qu'il serait plus régulier de
                commencer par me mettre en jugement que de me faire pendre
                au préalable: mesure dont je me suis très bien trouvé, et que je
                conseille à tous les gouverneurs présents et fumrs d'adopter,
                comme règle de conduite dans les mêmes circonstances.  ]'ai
                passé de bien tristes moments pendant ma captivité: toute
                 communication au dehors m'était inrerdire; je n'avais aucun
                 moyen de me renseigner sur le SOrt qui m'était réservé. Je de-
                 mandais chaque jour à la sentinelle qui se promenait sous mes
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