Page 166 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 166
LES ANCIENS CANADIENS 167
fenêtres, s'il y avait quelques nouvelles; et je n'en recevais ordi.
nairement pour toute réponse qu'un g...m des plus francs. A la
Jin, un soldat plus accostable et d'humeur joviale, qui baragoui.
nait un peu le français, me répondit un soir: «Vous pendar sept
heures matingue ». Je crois que cet homme joyeux et sensible
avait enseigné son baragouin à tout le poste, car à toutes les ques-
tions que je faisais ensuite, je recevais la même réponse sacra·
mentelle: «Vous pendar sept heures matingue!» Tout défec·
tueux que fût ce langage, il m'était facile de comprendre que je
devais êtte pendu à sept heutes du matin, sans connalrre, néan·
moins, le jour Jixé pout mon exécution. Mon avenit était bien
sombre: j'avais vu pendant reois mottels joutS le corps de l'in-
fortuné Nadeau, suspendu aux vetgues de son moulin à vent et
le jouet de la tempête; je m'attendais chaque matin à le rempla.
cer sur ce gibet d'une nouvelle invention.
- Mais c'est infâme, s'éctia Arché; et cet homme était
innocent!
- C'est ce qui fut démontté jusqu'à l'évidence, repartit M.
des Écors, pat l'enquête qui eut lieu aptès l'exécution. Je dois
ajourer que le général Murray parut se repentir amèrement du
meurtte qu'il avait commis dans un mouvement de colère: il
combla la famille Nadeau de bienfaits, adopta les deux jeunes
orphelines donr il avait fair mourit le père, et les emmena avec
lui en Angleterre. Pauvre Nadeau.
Et toute la sociéré répéta en soupirant:
-Pauvte Nadeau!
- Hélas! dir le capitaine des Écors philosophiquement, s'il
fallair nous apitoyer sur le sort de tous ceux qui onr perdu la
vie par .... Mais laissons ce pénible sujet.
[Il chante alors une chanson J boire).