Page 162 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
P. 162
LES ANCIEi'fS CANADIENS 163
son retour d'Europe, et sa sœur ne lui refusera pas la première
grâce qu'il lui demandera pour un ami commun. Ah! dites
que je puis, que je dois espéter!
- Jamais, dit Blanche, jamais, mon chet Arché. Les fem·
mes de ma famille, aussi bien que les hommes, n'ont jamais
manqué à ce que le devoir prescrit, n'ont jamais reculé devant
aucun sacrifice, même les plus pénibles.
Quant à moi, Arché, j'ai d'autres devoirs à remplir; des
devoirs bien agréables pour mon cœur: rendre la vie aussi douce
que possible à mes bons patents, leur faire oublier, s'il se peur,
leurs malheurs, les soigner avec une rendre aJiection pendanr
leur vieillesse, et recevoir entre mes bras leur dernier soupir.
Bénie par eux, je prierai Dieu sans cesse, avec ferveur, de leur
accorder le repos qui leur a été refusé sur cette terre de tant de
douleurs. Mon frère Jules se mariera, j'élèverai ses enfants
avec la plus tendre sollicitude, et je partagerai sa bonne et Sa
mauvaise fortune, comme doit le faire une sœur qui l'aime ten-
drement.
De Locheill et son amie s'acheminèrent en silence vers le
logis; les derniers rayons du soleil couchant qui miroitaient sur
l'onde paisible et sur les sables argentés du rivage avaient prêté
un nouveau charme à ce paysage enchanteur; mais leur àme
était devenue subitement morte aux beautés de la nature,
Un vent favorable s'éleva le lendemain, vers le soir; le vais-
seau qui avait amené de Locheill, leva l'ancre aussitôt, et M.
d'Haberville chargea José de conduite son jeune ami à Québec.
[De Locheill et José Se rendirent ensemble à Québec,
tout en parlant de choses et d'lJ#tres).
José passa deux joutS à Québec, et s'en retourna chargé de
tous les cadeaux que de Locheill crut lui être agréables. Il
aurait bien désiré aussi envoyer quelques riches présents à la
famille d'Haberville, il n'y aurait pas manqué dans d'autres