Page 129 - La Généalogie retrouver ses ancêtres
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                l'année précédente.  La soif du sang était bien ardente dans les
                poitrines d'ennemis qui attisaient depuis tant d'années les haines
                séculaires qu'ils avaient transportées de la vieille Europe sur le
                nouveau continent.  Des deux côtés la bravoure était égale, et
                15 000 hommes des meilleurs troupes du monde n'attendaient
                que l'ordre de leurs chefs pour ensanglanter de nouveau les
                même plaines qui avaient déjà bu le sang de tant de valeureux
                soldats.
                  Jules d'Haberville, qui s'était déjà distingué à la première
                bataille des plaines d'Abraham, faisait alors parrie d'une des
                cinq compagnies commandées par le brave capitaine d'Aigue-
                belle, qui, sur l'ordre du général de Lévis, abandonnèrent
                d'abord le moulin de Dumont attaqué par des forces supérieu.
                res.  Jules blessé grièvement par un éclat d'obus, qui lui avait
                cassé le bras gauche, refusa de céder aux instances de ses amis,
                qui le pressaient instamment de faire panser une blessure dont
                le sang coulait avec abondance; et, se contentant d'un léger
                bandage avec son mouchoir, il chargea de nouveau, le bras en
                écharpe, à la tête de Sa compagnie, lorsque le général, jugeant
                l'importance de s'emparer à tout prix d'un poste dont dépendait
                l'issue du combat, ordonna de reprendre l'offensive.
                  Presque toute l'artillerie du général Murray était dirigée de
                manière à protéger cette position si importante, lorsque les
                grenadiers français l'abordèrent de nouveau au pas de charge.
                Les boulets, la mitraille décimaient leurs rangs, qu'ils refor·
                maient à mesure avec autant d'ordre que dans une parade.
                Cette position fut prise et reprise plusieurs fois pendant cette
                mémorable bataille où chacun luttait de courage.  Jules d'Ha.
                berville, « le petit grenadier >, comme l'appelaient ses soldats,
                emporté par son ardeur malgré sa blessure, s'é-tait précipité,
                l'épée à la main, au milieu des ennemis qui lâchèrent prise un
                insrant; mais à peine les Français s'y étaient·i1s établis, que les
                Anglais, revenant à la charge en plus grand nombre, s'emparè·
                rent du moulin, après un combat des plus sanglants.
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