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Il n'est pas moins facile de repondre à la seconde et d'en tirer même
la preuve qu'ils n'ont jamais dû être regardés comme sujets du Roy de la
grande Drei:agrie malgré la prestation des differens senriens de fidelité qn'jsn
a exigé d'eux en differens tems, et en differentes occasions, sermens non
absolus et sans restrictions, mais conditionels, et relatifs au tms qu'il leur
coni~iendroit de rester sous le gouvernement anglois, et aux droits et privi:le-
ges qui leur avoient été accordés jusqu'a la fixation rles limites qui n'ont
jamais étC determinées par les d'eux pui~sances, et qui ont toujours 1aii:sé
les accadieiis dans le menie état où ils étoient en 1'713 et par consequent
dans l'impossiliilité d'évacuer ce que les anglois appellent aujourdhuy leur
nouvelle Gosse.
On dira peut etre etirore que c'etoit à la France à faire toutes les dé.
marches nécessaires pour acrelerer la fixation des limites dont il s'agissciit.
Les deux Couronnes etoietit convenues de nommer respectivement Cie;
Commissaires pour cette operation. L'une ne le poiivoit donc iaire sans
i'accession de l'antre.. . Ainsi qu'il soit permis de demander icy si :les
accz<liens en doivent souffrir et perdre pour cela lcur etat primitif.. . nuis
comme il s'agit de prCvoir tout ce qu'on pourroit alleper contre eux.. .
On ajoutera ~xut Etre, mais sans raison comme sans fondements qu'ils
ont rnfrcints les engagemens qu'ils avoient coti,tractés par leur differerits
semiens de fidelité et la neutralitC qu'il; avoient proniise.
On peilt bien le dire par forine de simple allegation contre eux, mais
on deffie de le prouver, et il seroit ati contraire bien plus facile de constater
la preuve de toutes les vexations et les mauvais traitements que ces pauvres
habitans ont essuyés en differentç tems de la part di1 gouvernement d'Angle-
terre, et avant même qu'il fut question d'aucune déclaration de guerre tn-
tre les deux couronnes.
La prise du fort de Eeausejour par l'.4ngleterre sur la France en
1755 fut le le' signal des hostilités, de la part de l'Atigleterre contre la Fnrn-
ce .(si on en excepte ce qui se passa en 1754 dans les pays d'en haut du Ca-
nada au sujet de hl. de Jumonville, dont on n'ose icy qualifier le genre de
mort, qui se trouve d'ailleurs consignée dans tous les journaux, écrits et #L'a-
piers publics).
,Quant au traitement qui fut fait en 1755 aux acadiens qui se trou-
voient alors au port Royal et aux mines, il ne faut que lire le journal de
cette année qui fut envoyé à la cour en 1756 et qui doit se trouver dans les
bureaux.. . ensemble un manifeste d'un des principaux habi,tans du port
Royal presenté en 1756 à l'assemMée de la province de Pensilvanie par Jean
Baptiste Galeren en son nom et à celuy d'un très grand nombre d'habitaas
que le gouveniement d'Angleterre avoit fait enlever et y avoit transferé.
Il seroit difficile de lire avec quelque attention les deux pièces qu'on
vient de citer sans en freniir d'horreur en y voyan,t à quel point, la foy deç
engagemens les plus sacrés et les plus solennels a été violée au prejudice des
suj'ets du Roy qu'on ose aujourdhui qualifier de sujets du roy de la graride
Bretagne.