Page 186 - index
P. 186

Il n'est  pas moins  facile de repondre à la seconde et d'en  tirer même
                                       la preuve qu'ils  n'ont  jamais  dû être regardés comme sujets du  Roy  de la
                                       grande Drei:agrie malgré la prestation des differens senriens de fidelité qn'jsn
                                       a exigé  d'eux  en  differens tems,  et  en  differentes occasions,  sermens  non
                                       absolus et sans restrictions, mais conditionels, et relatifs au tms qu'il  leur
                                       coni~iendroit de  rester sous le gouvernement anglois, et aux droits et privi:le-
                                       ges qui  leur  avoient  été  accordés  jusqu'a  la fixation  rles  limites  qui  n'ont
                                       jamais  étC  determinées  par  les  d'eux pui~sances, et qui  ont toujours  1aii:sé
                                       les  accadieiis  dans  le  menie  état où ils  étoient  en  1'713 et  par  consequent
                                       dans l'impossiliilité  d'évacuer  ce  que les anglois  appellent aujourdhuy  leur
                                       nouvelle  Gosse.
                                           On dira peut  etre etirore que c'etoit  à la  France à  faire toutes  les dé.
                                      marches nécessaires pour acrelerer la fixation des limites  dont il  s'agissciit.
                                      Les deux  Couronnes  etoietit  convenues  de  nommer  respectivement  Cie;
                                      Commissaires  pour  cette  operation.  L'une ne  le  poiivoit  donc  iaire  sans
                                      i'accession  de  l'antre.. . Ainsi  qu'il  soit  permis  de  demander  icy  si  :les
                                      accz<liens en doivent  souffrir et perdre pour cela lcur etat primitif.. . nuis
                                      comme il  s'agit  de prCvoir tout ce qu'on  pourroit alleper contre eux.. .
                                           On ajoutera ~xut Etre, mais sans raison comme sans fondements qu'ils
                                      ont rnfrcints les  engagemens  qu'ils  avoient  coti,tractés par  leur  differerits
                                      semiens de fidelité et la neutralitC qu'il;  avoient proniise.
                                           On peilt  bien  le dire par  forine de simple allegation  contre eux, mais
                                      on deffie de le prouver, et il  seroit ati contraire bien plus facile de constater
                                      la preuve de toutes les vexations et les mauvais traitements que ces pauvres
                                      habitans ont essuyés en differentç tems de la part di1 gouvernement d'Angle-
                                      terre, et avant même qu'il  fut question d'aucune  déclaration  de guerre tn-
                                      tre les deux couronnes.
                                          La  prise  du  fort  de  Eeausejour  par  l'.4ngleterre  sur  la  France  en
                                      1755 fut le le' signal des hostilités,  de la part de l'Atigleterre  contre la Fnrn-
                                      ce .(si on en excepte ce qui  se passa en 1754 dans les pays d'en  haut  du Ca-
                                      nada au sujet de hl. de Jumonville, dont  on n'ose  icy  qualifier  le genre de
                                      mort, qui se trouve d'ailleurs  consignée dans tous les journaux,  écrits et #L'a-
                                      piers publics).
                                          ,Quant au traitement qui  fut fait en  1755  aux acadiens qui  se  trou-
                                      voient  alors  au port  Royal et aux mines,  il  ne faut que  lire  le  journal  de
                                      cette année qui fut envoyé à la cour en  1756 et qui doit se trouver  dans les
                                      bureaux.. . ensemble  un  manifeste  d'un  des  principaux  habi,tans du  port
                                      Royal presenté en 1756 à l'assemMée de la province de Pensilvanie par Jean
                                      Baptiste Galeren en son nom et à celuy d'un très grand  nombre d'habitaas
                                      que le gouveniement d'Angleterre avoit fait enlever et y avoit transferé.
                                          Il seroit difficile de lire avec quelque attention les  deux pièces qu'on
                                      vient de citer sans en freniir d'horreur  en y voyan,t à quel point, la  foy deç
                                      engagemens les plus sacrés et les plus solennels a été violée au prejudice des
                                      suj'ets du Roy qu'on  ose aujourdhui qualifier de sujets du roy  de la graride
                                      Bretagne.
   181   182   183   184   185   186   187   188   189   190   191