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Rôy.. . Encore une fois et on ne peut cesser de le répéter, ils ne rega.r-
doient donc pas alors ces accadiens comme sujets du Roy de la grande Bre-
tagne.
Depuis 1755 ces mêmes accadiens, pour se mettre a couvert des con-
tinuelles hostilités qu'ils eprouvoient de la ipart de l'anglais, se sont enfin
refugiés de proche en proche à plus de 50 lieues de leurs preuiieres habita-
tions et dans differem postes ou ils sont restés jusqu'en 1760, tant a Coca-
gne, Jedaïk, Kechibouldou, La Baye des ouines, Miramichi, et La baye des
Chaleurs, qu'en differens autres postes voisins, où ils ont étés continuelle-
ment les armes à la main et sur la deffensive pour le service de leur patrie,
et pour la seureté de leur liberth et du peu de faculté qui leur restoit en-
core, mais surtout par attachement pour leur religion. et par la fidelité qu'ils
croyaient devoir à leur legitime souvenin, dans l'esperance où ils étoient
qu'il leur viendraient quelques secours de France ou de Québec, s'il pu-
voit etre repris sur les Anglois.
Les choses en cet etat, ces pauvres a,ccadiens, qui depuis plusieurs an-
nées eprouvoient la plus affreuse disette, dont on n'ose icy faire le détail
et ayant totalement épuisé les resources qu'ils s'étaient procuré par les dif-
ferentes prises qu'ils avoient fait sur les Anglois. . . se determinèrent enfin,
et forcément, à accepter les propositions de paix qui leur furent failcs de la
part du gouvernement anglois, et ils signèrent au mois de fevrier 1760.
conjointement avec leur missionnaire et les sauvages qui leur étoient alliik,
un trait2 de neutdité et de pacification qui subsiste encore, et auquel il
n'a bii- ilerogé en rien, que de la part des Anglois, quant ce n'auioit iitC
que car le renvoy clu missionnaire des sauvagcs .de I'Accadie, qci desservait
seul les deux nation: franqoise et sauvage qui se trouvoient dans les posl.es
dont on a cy devant parlé; et qui se troii~ent aujhurdhuy sans aucune 1:s.
péce de secours spirituels depuis pliis d'un an.
la
On ne dira rie.n icy du manifeste qui fut alors adrcssé .i cour Far
les puissances dit Canarla contre le traité de rieutralit; et de pacificati~iii
dont on vii:nt de parler.. . 11 eit à presiiiner que les auteur, rle ce nia-
niieste n'avoient pas pris soin de srinforiner de la dure necessité et de la
facheuse extremité où se trouvoient depuis plusieu~s aniiées, les accadiens,
comme leur missionnaire, jiisqu'a manquer de toutes especes d'aliment, et
au point qu'il en est morts plus de 400, faute de subsistance et de nourri-
ture.. . ou que ces mênies puissances n'avoient pi1 connoitrc leur état Iur
i'éloignement où ils en étoient et les obstacles qui s'y opposoieiit.. . mais
ce qu'il y a <le vray, c'est que les plaintes faites à ce suiet contre les dits ;ic-
cadiens et leur misioiinaire ont été totallement ùetruites aux yeux de la
Cour qui est resté pleinement persuadée que non seulement les dits aca-
diens et leur missionnaire n'avoienmt pi^ par la position où ils se trouvoient,
s'empêcher d'accepter le traité de neutralité et de pacification qu'ils avoient
signés. niais qu'il étoit d'autant plus avantageux qu'ils l'eussent acceptSs et
signés qu'il en resuhtoit un moyen triomphant pour prouver au gouverife-
ment dGAnqleterre ouc les acadien3 dont il s'agit i'cy ne sont et nont ]a-
mais été sujets du Roy de la grande Bretagiie.