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Eai effet comment oseroient  ils aujourdhuy le dire et le soutenir.. . et
                       si le general Amhers  eut  eu connoissmce  de ce  traité  dam le  tems  de  la
                       capitulation de  hlontréal,  auroit-il  inseré  dans  ses  reponses  que les  acca-
                       diens devoient  etre  regardés  comme  sujets  de  la grande  Bretagne,  n'au-
                       roit-il  pas  pensé  alors, qu'il  n'est  pas  nature!  qu'un  souverain  traite  ainsi
                       avec se3 sujets, comme de sceptre à  couronne,  et  fasse avec eux  un  traité
                       de neutralité et de pacification.
                           Voila  cependant  ce  qui  s'est  iait  au  'mois de ievrier  1760 et m des
                       plus  fortç moyens  qu'il  y  ait i opposer  à  la  pretention  du gouvernement
                       d'Angleterre,  qui a  été l'objet  et le but de ces simples observations.
                           Quant a i'intéret  que l'Angleterre  a de la  soutenir  et aux vü qu'elle a
                       pû  se  proposer  en  voulant  s'approprier  les  zcxadiens  comme  sujets  (de
                       droit  ou  de iait)  du Roy  de la g~ande Eretagne,  il  est  facile de les  pene-
                       trer et de  les  appercevoir; si les  acadiens dontt  il  s'agit  sont  de  droit  ou
                       de iait sujets du Roy de la  grande  Bretagne, la France  n'est  pae  en  droit
                       de les  reclanier  dans aucune des colonies  angloises, ou  ils  se trouvent  dis-
                       persés,  et qui plus est, 1'4ngleterre  peut  rwlamer tous  ceux qu'elle  a  faits
                       repasser en France, les regardant alors, coninie sujets du Roy.
                           De là il resulte deux conseauences auxauelles la cour  ne scauroit  faire
                       trop d'attention.
                           La  1"~ me si la nrctention  de l'.Xn~leterre a  lieu. la  France  oerd  un
                                                                                 . ~-   ~
                       très grand  nimbre  dLsujets, qui  luy 02 toujours  été fidellement  et  très
                       etroitement attachés.
                           La Ze que si par i'evênenient du traité qui va se conclure entre les deux
                       puissances,  il  nous  revient  quelqu'une  des  colonies  qui  ont  étés  conquises
                       sur nous par  l'.Angleterre,  nous  nianquerons  de  sujets pour  Iss  retablir, et
                       que nous  trouverons  des  colonies  sans colons  pour  les  habiter  et pour  les
                       cultiver. . . aussi est-ce  été ce qui a determiné l'auteur  de ces simples obser-
                       vations à les rédiger et à les proposer à la cour, qui d'ailleurs  en fera I'usa-
                       ge  qu'elle  jugera  à  propos; etant  bien  éloigné  d'y  donner  plus  de  valeur
                       qu'elles n'en  ont, n'y  d'exiger  en leur faveur plus de confiance qu'elles  n'en
                       mentent.
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