Page 181 - index
P. 181

encore question de déclaration  de guerre et qu'il  etoit  muny des passeports
                      nesaires et  à luy  accordés par  la  seule  pui.ssance qui  pût  alors  les luy
                      donner.
                          Il est  egalement  vray que ce  missionnaire  nommé Louis Després  Le
                      Loutre fut d'abord conduit  à  Portsmouth à bord  du vaisseau  POzfmd  où
                      il  fût étroitement  resserré  et ensuite  à  Plymouth  à  bord  du  vai,sseau Le
                      Royal  Georges ou il fût également gardé à veue sans pouvoir obtenir la per-
                      mission  de descendre à terre sous quelque caution qu'il  pût  alors offrir  et
                      sans que les chefs de l'Amirauté  ayant mëme cru devoir &pondre  à aucu-
                      nes des diffsércntes requêtes qu'il prit alors la liberté de leur faire présenter
                      pour sqavoir les charges qui pouvoient  être contre luy,  offrant par  ses dif-
                      férentes  requetes de  se presenter  et de rélnndre à tel examen qu'on  juge-
                      roit à propos de luy fairesubir et pour toutte rélnnse  on le  fit transporter
                      de Plymouth à l'Isle  et au chateau de Jersey  où il est  depuis plus  de cinq
                      ans.
                          Si contre tolitte rraisenihla~ce Se miisionaaire est  regardé comme pri-
                      sonnier de guerre, il semble qu'il  etoit  dans le cas de l'echan~e, ou  d'etre
                      renvoié  sur sa  parole  et  sous telle  caution qu'on  aurai,t jugé  à  prapos  de
                      luy  deniander.
                          Cependant rien de tout cela ne .s'est fait jusqu'à  présent  en  faveur de
                      ce  missionnaire  dont on prolonge et  on  perpetue  en  détention sans luy en
                      dire. ny les  raisons ny  les  motifs.
                          Si enfin ce  missionnaire  est regardé comme prisonnier  d'Etat  il sem-
                      ble que cinq ans 33114 plus que  suffisans pour acquerir  la  preuve  des  faits
                      et charges qu'on  peut luy imputer et clont il luy seroit  aisé de se justiffier,
                      sy  on  vouloit  luy  en  fournir  l'occasion  et  luy  en  donner  la  permission;
                      qu'il  aurait d'autant  plus lieu d'attendre  et  d'espérer  que dans tout gouver-
                      nement  policé  et  subordonné à  des loix  justes  d  equitables,  il  est  contre
                      Be  droit  naturel de juger et de condamner quelqu'un  sans i'entendre et plus
                      encore de luy faire subir la peine d'un  jugement  qu'on  n'a  pas encore prté
                      contre luy.
                          Mais  voicy  ce  qui  paroit  encore  plus  étonnant  et  dont  peut-être  le
                      gouvernement  et le ministere d'Angleterre  ne sont pas instruits.  En sup-
                      posant  contre  tout  apparence  et  toutte vraysemblance  que  le  missiannaire
                      dont il  s'agit  seroit regardécomme prisonnier  d'Etat il  semble qu'il  ne  de-
                      vroit pas paraitre juste  que ce fût à ses depens et qu'il  fût  obligé  de four-
                      nir luy même  ou par ses amis et bienfaiteurs à çon  entmtim. et  à  sa  sub-
                      sistance. . .
                          C'est  cependant  un  fait dont il seroit  d'autant  plus aisé d'administrer
                      la  preuve  que c'est  par  un banquier  de Londres qu'on  1uy a  fait  fournir
                      jusqu'à  8presmt et depuis bient6t six ans tout ce qui luy a été  nécessaire.. .
                          Mais  voicy  ce  qui  doit  paraitre  encore plus surprenant  au  ministm
                      -d'Angleterre si jusqu'à  préseni il l'a  ignoré c'est  le prix  exhorbitant et dis-
                      proportiqnné  qu'on  exige  de  ce  missionnaire  pour  sa  pension  qui  jus-
                      qù'aiors a été de douze cents livres argent de France, et c'est  sur celà qu'on
                      supplie  Monsieur  de  Stanley  de vouloir  bien dire s'il  c d  que  sa  cour
   176   177   178   179   180   181   182   183   184   185   186