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trouveroit bon qu'on luy fit de simples et respectueuses représentations de
la part de ce missionnaire.
A I'kgard du secund missionnaire nommé Monsieur Manach, depuis
1750 en Acadie et qui vient d'y etre amété, ensuite conduit en Angleterre :
et enfin renvaié en France après un temps de détention et de prison daris la
rade de Portsmouth à bord du vaisseau la Roydle Anne.
II est vray que son sort a été moins malheureux que ce1,uy du preinier
qu'on retient depuis bientot six ans à l'Isle et au chateau de Jersey et de
la manière la plus étroite et la plus resserrée quoyqu'ils ne soient coupables
ny l'un ny l'autre de quoy que ce soit qu'on puisse leur imputer ny contre
le Gouvernement ny contre aucuns des sujets du Roy de la grande :Bre-
tagne.
Cela suppose et d'après l'innocence reconnue de ce second mis$;ion-
naire et au point de l'avoir rsnvoié en France faute d'avoir pû le mniain-
cre d'aucuns faits qui ayent pu donner occasion à son enlevement et à sa
détention.
II paroit bien etonnant qu'on ait cm pouvoir priver la nation sauvage
les habitans francois dont il avoit soin des Fours spirituels qu'ils etoient
dan; l'usage d'en rsevoir .pour le libre exercice extoieur et public de leur
relligion à eux accordés dans les différentes capitulations de Louisbour$:, de
Quebec de Montreal et specialement stipulé et accord& pour le traité par-
ticulier de pacification et de neutralitié qu'ils ont été volontaiment et li-
brement signer au gouvernmmt d'Halifax et des autres postes et torts
dGt ils se trouveroient alors plus à portée et plus voi.sins.
Si la cour et le ministre d'Angleterre permettent qu'on le leur represen-
te icy. . . il mible et on oze dire que c'est enfreindre de la part du gouiver-
nement d'Angleterre le plus important article des differentes capitulai:ians
qu'on a cy devant citées et le plus favorable aux Acadiens qui sont encore
sous le gouvernement Anglais.. .
Aussy est-ce ce qui a donné lieu au tmisieme et dernier objet dle ce
memoire, où i'on va exposer le plus brievement qu'il sera possible le besoin
qu'ont ces pauvres Acadiens d'un missionnaire et le droit qui leur ar été
reservé et d'en demander, pour profiter de la liberte de relligion qui leur
a été accordé dans le tracté de pacification, et de neutralitk qu'ils n'ont si-
gnés qu'a cette condition par eux stipulé et a eux accordé par le gouverne-
ment d'Angleterre.
Comme an n'imagine pas que Monsieur Manach, le second des deux
missionnaires dont il est parlé dans ce memoire, ait enfreint aucun dti ces
artiales onéreux de la capitulation, il paroit juste et naturel de redamer
pa!r luy et pour les sauvages les articles qui leur sont favorables.. .
D'autant plus qu'il ne reste actuellement en .4cadie qu'un seul et unique
misjioiinaire nmiimb hfonsieur Maillard qui. ti la vérité. a beau cou^ à se
louer du gouvernement et des bons traitemens qu'il en eprauve joukiôlle-
ment, suivant le récit qu'en fait luy méme le missionnaire qui vient de
mus ëtre renvaié et qui se loue également des mhs traitemens qu'il en
a rsus juaquau momevt de son wêt et de sa datention.