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c'esî un homme à conserver et fort en état de retourner en mission si on en
a besoin. . . quant à Monsieur Ik Chauvreux, il est 1isé d'années. & tra-
vail et d'infirmités, et je le crois digne de quelques petits secours.
J'en ay un quatrième qui est arrivé de l'lsle St, Jean, (où il deaservoit
une trés grosse paroisse à La Rochelle) par les derniers vaisseaux.. . il
se nomme Monsieur Perronnel, cy devant missionnaire, cu,ré de la paroijse
de St Pierre du Nord-est sur la rivière de ce noni dans l'Isle St Jean.. .
mais malheureusement il est infirme et plus encore d'esprit que de corps.. .
il est tombé dans une espèce d'imbécilit'é et d'enfance qui le mettent hors
d'état de remplir aucune fonction éclésiajtique.. . il a été mis en arrivant
à La Rochelle à l'hopital de cette ville, dans la communauté des prêtres qui
le desservent par A,lonsieur l'officia1 de la R'whelle, qui est de mes amis, sur
le pied de 40" par jour, et sur mon compte, juqu'a nouvel ordre de ma
part.. . j'ai écrit pur qu'on en eut grand soin. . . mais vous voyés bien
Monseigneur, que je ne suis pas en état de payer une pension de 73 a un
éclésiastique à moins que de me réduire moy même à la mandicité.
D'ailleurs si le Roy, veut avoir pitié de cet éclmésiastique, Sa Majesté
peut en être quitte à bien meilleur compte erd le faisant placer avec le se-
cours d'une petite pension dans I'hopital ou il est, au nombre des malades
laics, et c'est Monseigneur, sur quoy je prens la liberté de demander vos
ordres, aussy bien que pur les scours nécessaires aux trois autres mis-
sionnaires (hionsieur Daudin, Monsieur Le Chauvreux, et A,lonsieur Le
maire) qui sont actuellement en France, et surtout pour Monsieur Daudin
qui est un homme i conserver.
A lagard des différents détails qui m'ont été envoyés sur les différents
postes de nos colonies de I'~Amérique, je ne vous en feray, et ne voud en
préienteray llex,trait Monseigneur, que quand vous me I'aurés ordonni,
dans la crainte de vous importuner par des redites de détails dont vous
êtes peut être informé beaucoup mieux que je ne le pourrois faire. quoy
que ce qui m'en a été mandé me paroisse fort exacte pour les faits, et pour
les réflexions et combinaisoni sur les ,mesures à prendre pour conserver nos
possessions et rentrer dans les usurpations quon nous a faites tant du coté
des pays d'en haut du fleuve St Laurent que de celuy de l'Acadie.
Si j'avoia été sùr d'être admis à votre audience Monseigneur, je me se-
rois rendu à Versailles, et je le feray immédiatement après les fétes, si vous
me le permettés, et que vous m'en donniez l'ordre, mais de façon ou d'au-
tre, je serois bien aise de sçavoir si vow me permettés de suivre les diffé-
rentes affaims dont j'ay l'honneur de vous parler dans cette lettre afin de
mettre fin à mes importunités.
Je n'ay point eu de nouvelles de Monsieur Le Loutre, depuis le 3 du
co_umnt, et de dernier compte que j'ay eu l'honneur de vous en rendre, fe luy
ay &nt depuis, et je sçay qu'il a reçu une lettre de crédit sur un bmquier de
Portsmouth; mais ce qui m'étonne et m'inquiète beaucoup c'est que les
tmiois; mksionnaires qui d'Alifax ont été conduits à Portsmouth, et qui sont
actuellqent en France le croyoient icy et n'en ont p&nt entendu parler pen-
dant le séjour qu'ils ont fait à Pottsmouth, ce qui prouve qu'il p est ertré-
mement resserre. . .