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Pane le 15 Décembre 1755.
Monseigneur
Quoy que j'ignore si vous approuvés mon exactitude à vous informer
de tout ce que j'apprends de nos colonies, je crois cependant devoir conti-
nuer, jusqu'a ce que vous m'ayés fait donner des ordres contraires.
Il faut Monseigneur, qu'il soit arrivé un nouveau vaisseau à St hlalo,
il y a aujourd'huy 8 jours (lmdy 8 du courant). . . j'avois eu I'honneur de
vous mander par ma dernière lettre Monseigneur, que le gouvernement an-
glois avoit fait arrêter (le 7 aoust dernier) ce qui restoit encore de mission-
naires et dans la penensule de leur nouvelle Ekosse, et qu'il les avoient fait
conduire dans les prisans.. . Je vois par une lettre que je repe hier au
soir datée du 9 et d'un Monsieur Daudin cy devant Curé dans le Diocèse de
Sens, et depuis 1753, missionnaire dans l'acadie angloise ou il desjervoit
Port Royal et les postes voisins, qu'il est arrivé la veille, le 8 à St Malo, avec
un de ses confrères nommé Monsieur Le Chauvreux ancien missionnaire
eux mines qui a eû le méme sort que luy.
!Ce missionnaire m'écrit fort brièvement, et ne mie parle point de deux
autres missionnaires (Monsieur Desenclaves et Mr. Le Maire) qui étoient
avec luy sous le gouvernement anglois, ainsy j'ignore ce qu'ils sont deve-
nus.. . il me dit seulement qu'il se rendra incessamment à Paris. pour
me faire le détail de la position actuelle de I'Accadie, et de ce qui s'y est
passé depuis ses dernières lettre.;, mais qu'fi est obligé de partir pour Ren-
nes, ou suivant qu'il me le niande il a di1 arriver saniedy 13 du Courant, et
d'ou il se rendra à Nantes, et de Nantes à Orléans par la Loir. si elle est pra-
ticable, pour y dépo:er son confrère Monsieur Le Chauvreux qui y trouvera
assu,remment sa famille ou des amis pur l'y recevoir, et luy donner les je-
cours que son àge et ses infirmités luy rendent nécessaires, et méme i'ndis-
pensables.
Je campte donc Moriseigneur, que Evlonsieur Daudin se rendra à Paris,
au plus tard dans les premiers jours de janvier, et peut être méme au para-
vant, mais j'ignore ericore de quoy je l'y feray subsister ayant ny faculté
ny famille, et c'est ua homme à conserver, si les choses prenoient une autre
forme.. .
Il a quitté une cure de 16W pur se consacrer à l'oeuvre de nos mis-
sions, et la conduitte qu'il y a tenue fait son éloge a tous égards, et du coté
du zèle et de celu! de la prudence. . .
C'est même le seul des quatre qui étoient sous le gouvernement an-
glois, sur qui on puisse compter, les trois autres étant infirmes, ou consumé
de travail et d'années.
J'auray l'honneur de vous présenter hfonsieur Daudin lorsqu'il sera
rendu à Paris, si vous le jugés à propos Monseigneur, ou je vous feray pas-