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Cette lettre m'anonce que nous n'pvms  plus de missionnaires  dans l'in-
                                    térieur de l'Acadie  angloise, e'està-dire dans la pénensule, et que troil  (%a-
                                    voir M. M. Daudin Ini Chauvreux. et I,e  Maire qui étoient à Port Royal et
                                    aux Mines)  ont été enlevés et conduit à Chibauctou  ou Alifax, sans qu'on
                                    en eût ph avoir de nowelks depuis.
                                        11 y bn  avoit un quatrième nommé Monsieur des Enclaves dont on ne
                                    me parle  point.. . il  avoit  quitté  depuis deux  ans  Port  Royal,  et  s'étoit
                                    retiré auprès de quelques habitan;,  acadiens francois, dans la partie de I'e!it.
                                    au cap de sables, j'ignore  ce qu'il  est devenû.
                                        On me mnde également, que les Anglois ont chassé ce qui  restoit  en-
                                    me d'Acadiens  fraqois dans la partie  de la  Penensule qu'ils  habitoient  et
                                    qu'ils  les ont réduit  à  la dernière misère..  ils auront  aparament  suhstitiil-
                                    des colons et cultivateurâ angloi's, qui auront trouvé  la nappe  mise, et  qui
                                    auront  pû  profiter  du travail  et  des cultivations  de  nos  pauvres  acadiens
                                     français, aussy  bien  que de leurs cffets morts et  vifs.. .  11 restoit  encore
                                     dans cette partie  (suivant  le dernier dénombreiimt  qu'on  m'en  a  envoy6)
                                     6345 habitans.
                                         Oai m'ajoute  que depuis que les Am~lois se sont emparés de la Rivière
                                     St Jean, ou nous avions plus de 2500, habitans, nouvellement  établis sur cie
                                                                              ,  .
                                     bonnes terres. ils en ont chassé les missionnaireç.  et au'ils  maltraitent  beau-
                                     coup ces rnënks habitanü.
                                         I,e  missionnaire  qui &oit depuis quelques annees chargé de 2897 ha&
                                     tans bien établis sur les rivières de Chipoudy,  Pekoudiak, et 3Iemereiiicouk
                                     sous le  fort de Beaujéiour. a  oris  le oartv  de  se retirer  à Ouébec.  sur la
                                     nouvelle qu'il  a eue que les'i\ng1oi~ v~ulohtut le  faire arrête;
                                         011 ne inande rien de d'Isle  St Tean. ou nous avons suiiant lei derniers
                                     dénombrements  plus  de  3000 hahi;ans'qui  commencent  à  se  bien  étalAir,
                                     en cina mroissm. aui ont chacune un missionnaire  v comoris celuv du foit.
                                     nommi ie Port 1;  joye.
                                         11 paroit qu'on craint la disette à I,ouisbourg,  pr le deffaut de cornmil-
                                     nication avecccux de nos postes qui pourraient contribuer a son aprovision-
                                                                  . .
                                     nement.
                                         Je n'ay point eu de nouvelles du pauvre Monsieur Le Loutre depuis le
                                      10 du courant, je le crois toujours a bord du vaisseau le Royal Geor~e dans
                                      la rade de Portinouth ou je le crois mort mal traité suivant qu'il me le man-
                                      doit par sa dernière lettre. . .
                                          Je  s~y cependant que sur les lettres de Monsieur Kolly, Monsieur  IF.
                                      Simon. son  correspondant à Londres luy a  fait passer  une lettre  de crédit
                                      pour  Portmouth, conune il en avoit une ci  devant pour  Plimouth
                                          Je suis avec respect Monseigneur,
                                              Votre trés humble et trèr, obéissant serviteur
                                                                        L 'ABBÉ DE L 'ISLE DIEU
                                                                         Vicaire Général des Colonies de la
                                                                           Nouvelle  France, en Canada.
                                      Paris 29 gbre 1756.
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