Page 174 - index
P. 174
Cette lettre m'anonce que nous n'pvms plus de missionnaires dans l'in-
térieur de l'Acadie angloise, e'està-dire dans la pénensule, et que troil (%a-
voir M. M. Daudin Ini Chauvreux. et I,e Maire qui étoient à Port Royal et
aux Mines) ont été enlevés et conduit à Chibauctou ou Alifax, sans qu'on
en eût ph avoir de nowelks depuis.
11 y bn avoit un quatrième nommé Monsieur des Enclaves dont on ne
me parle point.. . il avoit quitté depuis deux ans Port Royal, et s'étoit
retiré auprès de quelques habitan;, acadiens francois, dans la partie de I'e!it.
au cap de sables, j'ignore ce qu'il est devenû.
On me mnde également, que les Anglois ont chassé ce qui restoit en-
me d'Acadiens fraqois dans la partie de la Penensule qu'ils habitoient et
qu'ils les ont réduit à la dernière misère.. ils auront aparament suhstitiil-
des colons et cultivateurâ angloi's, qui auront trouvé la nappe mise, et qui
auront pû profiter du travail et des cultivations de nos pauvres acadiens
français, aussy bien que de leurs cffets morts et vifs.. . 11 restoit encore
dans cette partie (suivant le dernier dénombreiimt qu'on m'en a envoy6)
6345 habitans.
Oai m'ajoute que depuis que les Am~lois se sont emparés de la Rivière
St Jean, ou nous avions plus de 2500, habitans, nouvellement établis sur cie
, .
bonnes terres. ils en ont chassé les missionnaireç. et au'ils maltraitent beau-
coup ces rnënks habitanü.
I,e missionnaire qui &oit depuis quelques annees chargé de 2897 ha&
tans bien établis sur les rivières de Chipoudy, Pekoudiak, et 3Iemereiiicouk
sous le fort de Beaujéiour. a oris le oartv de se retirer à Ouébec. sur la
nouvelle qu'il a eue que les'i\ng1oi~ v~ulohtut le faire arrête;
011 ne inande rien de d'Isle St Tean. ou nous avons suiiant lei derniers
dénombrements plus de 3000 hahi;ans'qui commencent à se bien étalAir,
en cina mroissm. aui ont chacune un missionnaire v comoris celuv du foit.
nommi ie Port 1; joye.
11 paroit qu'on craint la disette à I,ouisbourg, pr le deffaut de cornmil-
nication avecccux de nos postes qui pourraient contribuer a son aprovision-
. .
nement.
Je n'ay point eu de nouvelles du pauvre Monsieur Le Loutre depuis le
10 du courant, je le crois toujours a bord du vaisseau le Royal Geor~e dans
la rade de Portinouth ou je le crois mort mal traité suivant qu'il me le man-
doit par sa dernière lettre. . .
Je s~y cependant que sur les lettres de Monsieur Kolly, Monsieur IF.
Simon. son correspondant à Londres luy a fait passer une lettre de crédit
pour Portmouth, conune il en avoit une ci devant pour Plimouth
Je suis avec respect Monseigneur,
Votre trés humble et trèr, obéissant serviteur
L 'ABBÉ DE L 'ISLE DIEU
Vicaire Général des Colonies de la
Nouvelle France, en Canada.
Paris 29 gbre 1756.