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mais j'y vois avec une grande douleur et une inquiétude égale pour le sort
de notre cher missionnaire, qui1 a été reconnû et transféré di1 port de Pli-
mouth dans celuy de Portmouth à bord du vaisseau Le Royal George, avec
aussy peu de liberté qu'il en avoit à Plimouth à bord du vaisseu l'Oxford.
Une nouvelle circonstance augmente encore mon inquiétude, je vis hier
une dame, qui venant du Cap avec un enfant de trois ans avoit été prise sur
mer et conduite à Portmouth (elle s'appéle Madame de Han (How) et loge
à Paris. rue Salleaucomte chés Monsieur h'odille. marchand d'étoffe d'or).
I>anc une a=;~ lotigue coni.er>ation que j'av cite avec elle. clle m'a reil-
du un mmntr exacte du traitement qui luv avoir été fait. et de tout ce aui
s'était passé à son égard, et au suj'et des autres passagers de qui on a retenu
tous les effets. Elle y pert elle même 12 à 13000' mais on leur a donné à
tous la liberté de repasser en France et on fait conduire nbtre cher mission-
naire de Plimouth à Portmouth.
Je me suis exactement infornit: si ou avoit renvoyé quelques passagers
du port de Plimouth (ce qui servit encore de plus mauvais augure pour
nôtre cher prisonnier) mais je n'ay pü rien découvrir.
Vous verrés par sa lettre Mon.seigneur. le traitement qu'on luy a fait
dans les premiers jours qu'il est arrivé à Portmouth à bord du vaisseau Le
Royal George, et les démarches qu'il a faite pour avoir la liberté d'aller à
terre.
Vous verrés également Monseigneur, par la coppie de la lettre de M. P.
Simond, correspondant de Monsieur Kolly, lei nates qu'on a données à la
cour d'Angleterre contre Monsieur Le Loutre : Permttés donc je vous sup-
plie que je réclame en sa faveur de votre protection tout ce que les circons-
tances présentes vous permettront de fairc pour luy.. . J'ignore encore s'il
a reçu les 50W que vous luy avés acc0rdé.s quoy que j'eusse lieu de le présu-
mer de $a dernière lettre, mais il me paraît que le correspcmdaut de Mon-
sieur Kolly luy a adressé une lettre de crédit à Portmouth avés en piété je
vous en conjure Monseigneur.. . on peut vous certifier de plus d'une part
en ce pays cy qu'il a assé bien mérité de 1'Etat et de la religion pour n'être
pas abbaudonné.
Je suk avec respect Monseigneur
Votre très humble et très obéissant serviteur
L'ABBÉ DE L'ISLE DIEU etc.
Paris 18 gb" 1755.
Paris le 29 Novembre 1755.
Monseigneur
Je recu hier au soir une lettre parti8culière de Louisbourg en date du 26
octobre dernier et qui m'est venue par St Malo ce qui me fait juger qu'il y
est arrivé un vaisseau venant de huisbourg.