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mêmes et par voye de fait être indépendant de l'ordinaire, se donner pour
niissionnaires apostoliques, et ne reconnoitre que la mission du Pape, qii'ils
n'ont pas, a qui d'ailleurs ne pourroit avoir lieu, dans un Evêché en titre,
au préjudice des droits et de la jurisdiction de l'ordinaire.
D'ailleurs encore Monseigneur, l'intention de M. 1'Evêque de Qpebec,
dans ses arrangemens, en partant pour son Diocèse, a été qu'il ne partit. de
France aucuns missionnaires séculiers ny reguliers pour les différentes co-
lonies de son diocèse qu'ils n'eussent été vus, examinés, et approuvés par son
vicaire général en France (arrangement concerté avec la Cour et approuvé
par Monsieur le Comte de Maurepas, suivant que ses différentes lettres ii ce
sujet en font foy.
Je m'acquitte sur cela Monseigneur, des différentes représentations que
M. l'Evéqi~ de Quebec, me reprocheroit tot ou tard, de ne vous avoir pas
faites, et d'ailleurs l'usurpation d'une jurisdiction que les Capucins n'ont
paç et que M. 1'Evêque de Quebec n'a pas eu intention de leur accorder de-
puis son avènement à l'épiscopat mettroit les sujets du Roy en souffrance,
ce qui est déja arrivé dans les deux derniers manages qui se sont faits sur
la fin de l'année dernière par les Capucins, et sur des dispenses qu'ils ont
accordées, sans en avoir le youvoir nv la jurisdiction nécessaires.
Sans des raisons aussy importantes Monseigneur, et des représentations
aussy nécessaire; à vous faire. je n'aurois pas pris la liberté de vous im-
portuner, je ne suis pas assés jaloux d'une jurisdiction qui me pèse pour le
moins autant qu'elle nn'honore, surtout vis a vis de mon âge, de mes infir-
mités. et des dépenses qu'elle m'occasionne au dépens de mon propre nélxs-
saire depuis vingt cinq ans ; mais je ne dois pas me plaindre quand on laisse
depuis I1ient9t quinze ans M. I'Evêque de Quebec, mls pain ou du moiils
pour toute ressource vis a vis d'$une .simple pension modique sur l'oeconoinat
et réductible à volonté.
Je suis avec respect Monseigneur,
Votre trés humble et trés obéissant serviteur,
L'ABBÉ DE L'ISLE DIEC
Vi~caire Général des Colonies di: la
Nouvelle France, en Canada.
Paris 3 gb'e 1755.
Paris le 18 novembre 1755.
Monseigneur,
Monsieur Kolly, me fit remettre hier une lettre ouverte (et qui paroit
n'avoir point été cachetée) de Ilonsieur Le Loutre, et il me mande qu'il en
a envoyé coppie à Monsieur de la Porte. qui sans doute v0u.s l'aura déjà
communiquée ainsy j'ay crû inutile de vous en envoyer une nouvelle coppie,