Page 168 - index
P. 168

Comme ce  missionnaire  n'est  pas  connu  de vous,  Monseigneur,  vous
                                      puvés vous  en  informer  à  Monsieur  de h Porte,  et  même  à  Monsieur
                                      Rouillé, l'un  et l'autre  le connoivsent do coté du  zelc et de l'in~telligence, ;:t
                                      sçavent également l'utilité  dont il a  été à la Colonie,  depuis près de 20 ans.
                                          Vous  verrés  par  sa  lettre,  Monseigneur,  qu'il  a  été  pfis  conduit  au
                                      port  de  Plimouth,  et  qu'il  est  absolument  sans  ressource,  quoy  qu'il  soit
                                      bien  digne des secours et de la .protection de la cour.
                                          Jay  crû  devoir  commencer  par  vous  en  donner  avis,  Monseigneur,
                                      après qnoy  (et  si  vos  gram-s   occupations  ne  vous  permettoient  pas  de
                                     m'honorer  d'un mot de réponse)  je  vas mettre tout en  oeuvre  pour  procu-
                                      rer  quelques secours  à ce  saint  et  vertueux missionnaire,  qui a  égalemeut
                                      bien  mérité  et  de l'état  et  de  la  religion  (quand  je  devrois  emprunter  iet
                                      vendre une partie  de  mes  livres  pour  faire honneur  à  mes  engagemens  à
                                     son profit et pour le soulager dans sa  détention et vis a vis  de la détres!;~
                                      ou il  se trouve).  Je vous demande en grâce Monseigneur, de pourvoir à :,a
                                      sureté.
                                          Quant a  ses besoins,  je  vous  supplie  de  me  faire informer de  ce  que
                                      vous auris la  bonté  de  faire à son  sujet et  de  m'indiquer  vous  même  la
                                      route que je dois tenir pour luy procurer du pain, quand ce devroit étre aux
                                      depends  de  mes  propres  et  plus  pressans  besoins,  n'en  connoissant  point
                                      que je  puisse préférer aux siens.. . Je  me croiroij trop heureux de me pri-
                                      ver du plus nécessaire pour soulager  un  aussy ban serviteur de l'état  et de
                                     la  religion.
                                          Il me niande de voiis informer de sa scituation, ot d'en  parler  à M. de
                                      Mirepoix  Je suppose que c'est  à Monsieur  I,e  Duc, et  non  à  hl  I'anuen
                                      evêque de ce nom, car quand le  second vivroit  encore il me  nous seroit pas
                                                            .  .
                                      d'une  mande  ressource nv dismsé à  mieux traiter les  missionnaires de  ce
                                      ~iocè;  que leur Evêque.
                                              , .
                                          Te  nnv  oas  orù  devoir  écrire  à  hlcrnsieur  le  Duc  de  Miremix.  sans
                                      avoiisur cela, recu vos ordres, j'ay  pensé qu'il  valloit mieux réunir en voiis
                                      toute ma  confiance et  mes  espérances en  faveur de ce respecbble  et  ver-
                                      tueux éclésiajtique.
                                          Je vous supplie Monseigneur de ne ma pas laisser ignorer ce que voiis
                                      voudrez  bien  faire  pour luy  il  est bien  digne  de toutes  vos  bontés  et des
                                      secours que vous voudrez bien  Luy  procurer, tant pour  ça liberté que pour
                                      sa  subsistance.
                                          Je vous les demande avec la derniere instance pour luy et je  suis avec
                                     TesDeci.
                                                Monseigneur
                                                  Votre trés humble et trés obëiant serviteur,

                                                                       L'ALIBE DE L'TGLE   DIEU
                                                                        Vicaire  général  des  Colonies de la
                                                                           Nouvelle  France  en Canada.
                                      Paris ce 4 octobre 1755.
   163   164   165   166   167   168   169   170   171   172   173