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Comme ce missionnaire n'est pas connu de vous, Monseigneur, vous
puvés vous en informer à Monsieur de h Porte, et même à Monsieur
Rouillé, l'un et l'autre le connoivsent do coté du zelc et de l'in~telligence, ;:t
sçavent également l'utilité dont il a été à la Colonie, depuis près de 20 ans.
Vous verrés par sa lettre, Monseigneur, qu'il a été pfis conduit au
port de Plimouth, et qu'il est absolument sans ressource, quoy qu'il soit
bien digne des secours et de la .protection de la cour.
Jay crû devoir commencer par vous en donner avis, Monseigneur,
après qnoy (et si vos gram-s occupations ne vous permettoient pas de
m'honorer d'un mot de réponse) je vas mettre tout en oeuvre pour procu-
rer quelques secours à ce saint et vertueux missionnaire, qui a égalemeut
bien mérité et de l'état et de la religion (quand je devrois emprunter iet
vendre une partie de mes livres pour faire honneur à mes engagemens à
son profit et pour le soulager dans sa détention et vis a vis de la détres!;~
ou il se trouve). Je vous demande en grâce Monseigneur, de pourvoir à :,a
sureté.
Quant a ses besoins, je vous supplie de me faire informer de ce que
vous auris la bonté de faire à son sujet et de m'indiquer vous même la
route que je dois tenir pour luy procurer du pain, quand ce devroit étre aux
depends de mes propres et plus pressans besoins, n'en connoissant point
que je puisse préférer aux siens.. . Je me croiroij trop heureux de me pri-
ver du plus nécessaire pour soulager un aussy ban serviteur de l'état et de
la religion.
Il me niande de voiis informer de sa scituation, ot d'en parler à M. de
Mirepoix Je suppose que c'est à Monsieur I,e Duc, et non à hl I'anuen
evêque de ce nom, car quand le second vivroit encore il me nous seroit pas
. .
d'une mande ressource nv dismsé à mieux traiter les missionnaires de ce
~iocè; que leur Evêque.
, .
Te nnv oas orù devoir écrire à hlcrnsieur le Duc de Miremix. sans
avoiisur cela, recu vos ordres, j'ay pensé qu'il valloit mieux réunir en voiis
toute ma confiance et mes espérances en faveur de ce respecbble et ver-
tueux éclésiajtique.
Je vous supplie Monseigneur de ne ma pas laisser ignorer ce que voiis
voudrez bien faire pour luy il est bien digne de toutes vos bontés et des
secours que vous voudrez bien Luy procurer, tant pour ça liberté que pour
sa subsistance.
Je vous les demande avec la derniere instance pour luy et je suis avec
TesDeci.
Monseigneur
Votre trés humble et trés obëiant serviteur,
L'ALIBE DE L'TGLE DIEU
Vicaire général des Colonies de la
Nouvelle France en Canada.
Paris ce 4 octobre 1755.