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Pardonnés moy, je vous prie, cette curiosité de citoyen et de patriote.
Te suis avec reswt
~onsei~e;r
Votre tris humble et trés obRssant ,serviteur
L'ABBÉ DE L'ISLE DIEU
Vicaire général des Colunies de la
Nouvelle France en Canada.
Paris 15 lb'e 1755.
Paris Le 29 'ibre 1755.
Monseigneur
Je viens de recevoir dans le moment une lettre du missionnaire qui
étoit aummier de la gar"son de Beausfjour lorsque ce fort a &té pris par
les Anglois.
Sa lettre est dattée du 9 Juillet et de Louisbourg ou il mande que la
garnison de Reauséjour est sortie de ce fort après 16 jours de tranchGe et
d'attaque trés vigoureuse, et avec des forces supérieures aux nôtres sur-
tout vis à vis de Sa condiiibie qii'nnt tenue nos Acadiens établis sous le su:sd
fort, et les sauvages qui n'ont pas fait si borne contenance qu'on espérait.
Ce missionnaire m'ajoute que Monsieur de Rouilly est passé en Frarice
pour apporter le détail à la Cour ainsy je ne vous en feray pas de plius
ample Monseigneur, surtout n'ayant encore reçu que la leitre de ce mis-
sionnaire, qui me mande que le jovr mème de la datte de sa lettre, il s'em-
barque pour passer de Louisbourg à Quebec, avec la garnison du fort de
Beauséjour, qui en étoit sortis avec les honneurs de la perre et avoit (?té
conduite i Louisbourg aux frais du Roy de la ,Grande Eretagnie.
L'essentiel de ma lettre, Monseigneur, est de vous informer du sort du
premier et principal missionnaire que nous aviops sur nos nouveaux établis-
sements, sous le fort de BeauXjour (M. Le Loutre).
On me mande que les Anglois l'ont beaucoup cherché en entrant &uis
le fort et qu'a en juger par la perquisition exacte et avide qu'ils en ont
fait, ils paroissoient disposés à luy faire un mauvais traitement. . . mais
heureusement il en étoit soriy un quart d'heure au paravant, et avoit pris
et dirigé sa route vers Qwbec ou il doit ètre actuellement.
Ce Missionnaire Monsieur Le Loutre avoit heureusement pris la pré-
caution de confier tous ses papiers, mémoires, plans et instructions de la
Cour. a un particulier qui me mande les avoir remis à Monsieur de Ville-
join, commandant de l'Isle St Jean et assés à tems pour n'en avoir pas ,été
trouvé saisi, puisqu'il a éti arrêté depuis sur les simples souKons qu'on
avoit: de luy et ensuite relaché.